Incendie à Neuilly : six mois ferme requis

Jusqu’au bout, la propriétaire de la chambre de bonne à l’installation vétuste où cinq soldats du feu sont morts en 2002, a rejeté toute responsabilité. Jugement le 15 avril.

Le parquet de Nanterre a requis 24 mois de prison, dont 18 avec sursis, pour homicide involontaire contre Dominique De Galard Terraube, la propriétaire d’une chambre de bonne de Neuilly à l’installation électrique vétuste, où cinq pompiers avaient trouvé la mort en 2002. Le jugement sera rendu le 15 avril.

« Je ne me sens pas responsable de ce drame, c’était un accident », a assuré jusqu’au bout cette dernière, devant la 18e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre. Et d’ajouter, mercredi, devant les familles des victimes : « Vous savez, ces cinq jeunes, ils sont dans mon esprit en permanence ».

De son propre aveu, l’installation électrique, caractérisée notamment par de vieilles prises en porcelaine à deux trous, n’avait pas été rénovée depuis 1981 dans la pièce de 9 m2 qu’elle louait 220 euros par mois. Pour autant, si elle savait que cette installation « n’était pas récente », elle ne savait « pas qu’elle était dangereuse ».

« Des voyous à Neuilly »

« Je n’ai ni haine ni esprit de vengeance à votre égard. Je n’ai que mépris à l’égard de l’indifférence et de la lâcheté que vous avez eues », lui a lancé en retour le père de l’un des pompiers décédés. Fustigeant le « comportement abject » d’un « marchand de sommeil », il a ajouté : « Naïvement, je ne pensais pas qu’il y avait des voyous à Neuilly. Je me suis trompé ».

Dominique De Galard Terraube comparaît aux côtés des deux locataires polonais de ce logement, qui ont pour leur part fait l’objet d’une demande de relaxe du parquet pour le chef d’homicide involontaire. Trois mois de prison avec sursis ont néanmoins été requis contre l’un d’entre eux, Waldemar Wojcik, pour séjour irrégulier en France, son visa touristique étant arrivé à expiration au moment des faits.

Le figaro, par C.M., le 14 février 2008.


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