Irradiés de Toulouse : le service hospitalier mis en cause

Deux rapports pointent l’inexpérience du service de radiothérapie et des dysfonctionnements techniques pour expliquer la surirradiation de 145 personnes à l’hôpital Rangueil.

Le ministère de la Santé publie, mardi 26 février, sur son site internet, deux rapports sur la surirradiation de 145 personnes à l’hôpital Rangueil de Toulouse, qui a provoqué la mort de treize d’entre elles. Ils ont été rédigés par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Selon Le Parisien, Aujourd’hui en France, l’étude de l’IRSN montre l’apparition de "séquelles graves sur un tiers des patients qui au départ n’avaient que des problèmes ’bénins’".

Compétences insuffisantes

Le service de radiothérapie est mis en cause pour son inexpérience et son manque de rigueur, indique le quotidien. Selon l’Igas, "aucun radiothérapeute n’est intervenu formellement au cours de la procédure de marché public qui s’est déroulée entre octobre 2004 et mars 2005 pour choisir un équipement faisant appel aux rayonnements ionisants".
Par ailleurs, "les compétences et les effectifs en radiophysique médicale étaient insuffisants et avaient été sous-estimés par le CHU". En effet, le centre de lutte contre le cancer l’Institut Claudius-Régaud (ICR) n’a pas été intégré au service, comme il en était question dans le projet initial.

Dysfonctionnement de la machine

Le dysfonctionnement de la machine BrainLab, durant la phase de calibrage du collimateur multilames entre janvier et avril 2006, est à l’origine d’un surdosage de rayon X. Durant cette période, un ingénieur du fournisseur BrainLab était pourtant "sur place". Le fabricant est responsable, tout comme l’hôpital, qui aurait dû être plus vigilant dans ses contrôles internes, indique le rapport, selon Le Parisien, Aujourd’hui en France. L’erreur a été découverte en avril 2007, par le fournisseur lui-même.

Gestion de la crise

La gestion de la crise et la prise en charge des victimes et également critiquée. Si le CHU a signalé l’accident le 20 avril aux autorités sanitaires, il le présente comme "dépourvu de conséquences pathologiques". L’Igas indique par ailleurs qu’"aucun malade n’a été informé dans le délai légal de quinze jours". Les victimes ont été informées de leur surirradiation par la presse. L’Igas ajoute "qu’environ la moitié des personnes qui n’étaient pas porteuses de tumeurs malignes présentent des symptômes qui n’existaient pas avant l’irradiation ou qui se sont accentués depuis".
Roselyne Bachelot déclare dans Le Parisien, Aujourd’hui en France que "d’ores et déjà, l’assureur de l’hôpital a accepté de verser 5.000 euros pour chacun des patients concernés".

Le Nouvel Observateur, le 26 février 2008.


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