Drame de Laffrey un an après...

Route maudite, point noir de la circulation en France... Au lendemain du terrible accident du car polonais, survenu il y a un an, alors qu’il ramenait de La Salette une cinquantaine de pèlerins, la côte de Laffrey était montrée du doigt. Il y avait urgence. Urgence à sécuriser, enfin, cette descente qui n’en finit pas de compter les accidents. Jusqu’à ce 22 juillet 2007 : il y eut 26 morts et 24 blessés.

Déclarée "cause nationale", et en dépit des aménagements passés, la RN 85 a retenu sur son passage toutes les attentions. Celles des élus locaux d’abord : la côte de Laffrey est très dangereuse, elle traverse leurs communes, elle est aussi un axe majeur reliant le plateau matheysin à l’agglomération ; celle des autorités ensuite, décidées à ne plus voir un tel drame se produire.

Un an après, à l’heure du recueillement pour les familles des victimes polonaises, la route de Laffrey continue à faire parler. On écoute aujourd’hui ces personnes qui ont vécu l’accident. Il y a les habitants de Notre-Dame-de-Mésage, qui vivent au pied de la côte, à l’endroit où les freins du car polonais ont lâché. Il y a les sapeurs-pompiers, les premiers sur les lieux de l’accident. C’était il y a un an, un dimanche qui aurait pu être comme les autres... D’après leurs témoignages, c’était hier.

On reprend également les mesures de sécurité annoncées par les autorités et réalisées depuis. Le jour de la catastrophe, le ministre de l’Écologie et des Transports, Jean-Louis Borloo, évoquait l’installation d’un portique dissuasif, restrictif. Ce "barrage" est entré en action le 17 juillet dernier (lire par ailleurs). En complément de cet aménagement d’envergure, unique en France, le dispositif visuel d’alerte a été renforcé : 150 panneaux, d’information (directionnels) et d’interdiction jalonnent la RN entre La Mure et Vizille.

Ainsi, en moins d’un an, le visage de la route maudite a été marqué au fer rouge. On ne passe plus sans autorisation, mais on passe quand même, sur celle qu’on appelait communément "route Napoléon"... Difficile aujourd’hui de s’en souvenir. L’accès, sérieusement modifié, ne saurait faire oublier un passé tragique. Lequel, en ce jour "anniversaire", se conjugue encore au présent.

Le Dauphiné, Céline FERRERO, 22/07/2008


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