Collision TGV-camion : le gouvernement cherche une autre voie

Après la collision mortelle dans l’Ain mercredi, le gouvernement veut accélérer la suppression des passages à niveau. 3 personnes sont en garde à vue.Le gouvernement envisage notamment des actions dans les entreprises situées à proximité d’un passage à niveau et de placer des radars près des passages à niveau.

Comment améliorer la sécurité des passages à niveau ?La collision entre un TGV et un convoi exceptionnel qui a fait un mort et 34 blessés mercredi dans l’Ain est le dernier accident à un passage à niveau d’une longue liste. Le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a souhaité jeudi "accélérer" la suppression des passages à niveaux dangereux. Il venait de recevoir des représentants de la SNCF et de Réseau ferré de France, propriétaire du réseau et en charge du programme de suppression.
Dominique Bussereau a précisé qu’il y avait encore en France 340 passages à niveau dangereux sur près de 19.000, et qu’RFF avait procédé à la suppression de 15 d’entre eux en 2007. Il faut "augmenter" ce chiffre, a-t-il dit, promettant que l’Etat allait augmenter sa participation au finacement de ces suppressions. Mais, a prévenu le secrétaire d’Etat, supprimer un passage à niveau "c’est assez long, 5 ou 6 ans" en raison des procédures juridiques et des aménagements (ponts, tunnels, déviation) à prévoir.

Des radars automatiques et des GPS pour prévention Autre piste évoquée pour améliorer la sécurité des rails : "améliorer les conditions de prévention auprès du grand public" en particulier via des actions de communication locales, dans les entreprises situées à proximité d’un passage à niveau par exemple, placer des radars près des passages à niveau pour photographier les véhicules qui franchissent la voie indûment. Dominique Bussereau a aussi dit qu’il avait "pris contact" avec les fabricants de logiciels GPS (positionnement par satellite) pour que les systèmes signalent les passages à niveau aux automobilistes.
Les passages à niveau connaissaient 130 à 140 collisions par an jusqu’à cette année. En 2007, à fin novembre, il y en a eu 102, a précisé le secrétaire d’Etat, ajoutant que la France se situe "dans la moyenne européenne". Près de 4.000 passages à niveau en France ne sont signalés que par des Croix de Saint-André. En tout, RFF en supprime une quarantaine par an, prioritairement les plus dangereux mais aussi au fur et à mesure des modernisations de lignes.

Trois gardés à vue

Dans le même temps, l’enquête a rapidement mis à jour que le poids lourd impliqué dans l’accident n’avait pas à se trouver là. Trois personnes (le président du transporteur, le chef de l’agence de ce transporteur, et son adjoint) ont été placées jeudi après-midi en garde à vue. Selon la préfecture de l’Ain, le convoi aurait quitté mercredi l’itinéraire autorisé afin d’effectuer une livraison à Certines, dans l’Ain, à quelques kilomètres du lieu de l’accident. Le convoi a emprunté la départementale D64, ce qui l’a amené à traverser le passage à niveau alors que le trajet prévu dans l’arrêté passait par la nationale voisine, la N75, qui ne croise pas le chemin de fer. "Il y a un lien de causalité directe entre le fait d’emprunter cet itinéraire contrairement à la réglementation et la réalisation de l’accident qui est survenu après", a estimé le procureur de la République de Bourg-en-Bresse. Le chauffeur du poids-lourd a engagé son convoi sur le passage à niveau à Tossiat, alors que la barrière était levée, mais son chargement s’est trouvé bloqué par le premier portique mesurant 4,40 mètres de haut, selon les gendarmes. Il est descendu de sa cabine pour abaisser sa remorque et a été tué lorsque le TGV Paris-Genève, transportant 160 passagers à environ 100 km/h, a percuté vers 09H20 son poids lourd immobilisé sur le passage à niveau.

TF1.fr, par D.H., le 20 décembre 2007.


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