Le gouvernement se mobilise après l’explosion de Noisy

Les habitants n’ont toujours pas l’autorisation de réintégrer leurs appartements, potentiellement dangereux,situés sur les côtés du bâtiment effondré. Après la visite de François Fillon lundi, les habitants de l’immeuble détruit ont passé Noël dans l’attente d’une solution de relogement.Une quinzaine de sinistrés de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ont dû se contenter du confort spartiate du gymnase Gentilini pour la veillée du 24 décembre.
Pour égayer autant que possible cette soirée de fête, des plateaux-repas leur ont été servis ainsi que des bûches de Noël concoctées dans les cuisines de Matignon. Quelques jouets ont également été distribués aux enfants de ces familles qui ont tout perdu. Les autres habitants de l’immeuble qui s ’est effondré samedi dernier après une série d’explosions dues à une fuite de gaz ont dormi dans des hôtels de Drancy et Villepinte ou ont rejoint leur famille pour les fêtes.

« Tout le monde sera relogé dans les meilleurs délais, de même que tout le monde va pouvoir rapidement retrouver une vie normale, des papiers », a promis le premier ministre, François Fillon, qui s’est rendu le 24 décembre sur les décombres de la tour détruite. Hier, les 38 personnes dont les appartements ont été partiellement ou complètement détruits étaient toujours en attente d’une solution d’hébergement. Mais la question du logement se pose aussi pour 38 autres habitants. Ces derniers n’ont pas eu l’autorisation de réintégrer leurs appartements, situés sur les côtés de la barre HLM touchée par l’explosion et jugés potentiellement dangereux.

« Une expertise est en cours pour déterminer la viabilité des quatre cages d’escalier de la barre qui sont encore debout », a indiqué le directeur de cabinet de Nicole Rivoire, maire de Noisy-le-Sec. Le conseil général et l’office départemental HLM pourraient prendre la décision de les détruire.De son côté, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a décidé de la mise en place d’une mission d’inspection sur la vague d’explosions dues au gaz et survenues ces dernières semaines à Niort, Bondy et Noisy-le-Sec.
Confiée à la direction de la Sécurité civile, cette mission sera effectuée en collaboration avec les différents opérateurs, les maîtres d’ouvrage et les collectivités locales. Il s’agit non seulement d’examiner les raisons des dysfonctionnements mais aussi de proposer des solutions à mettre en œuvre pour éviter que de tels accidents ne se reproduisent.

Refus d’hébergement lointain

La grogne montait hier parmi les locataires de l’immeuble. Nombre de familles commencent à trouver le temps long ou refusent des propositions de relogement de l’office départemental HLM dans des communes jugées trop lointaines. « Certaines propositions sont difficiles à accepter parce qu’elles ne sont pas sur place, a reconnu le locataire de Matignon lors de sa visite à Noisy. D’autres propositions vont être faites. » Pour accélérer le mouvement, trois autres bailleurs ont été sollicités : la Société d’économie mixte de Noisy-le-Sec, le Foyer noiséen et la Logirep. Le cas des familles dont les enfants sont scolarisés à Noisy-le-Sec sera examiné en priorité, comme l’a promis le directeur de cabinet du maire de la ville.

Aujourd’hui, les victimes doivent également toucher une première aide de 150 euros par personne qui, exceptionnellement, sera distribuée en liquide. Ce versement fait partie de l’aide financière débloquée par Gaz de France dont le montant s’élève à 74 400 euros. Pour d’autres, l’urgence est ailleurs. Une femme enceinte d’un peu plus de sept mois a perdu les eaux hier en début de journée dans le gymnase Gentilini. Elle a été emmenée en urgence à l’hôpital intercommunal de Montreuil.Les conclusions de la mission d’inspection ordonnée par le ministère de l’Intérieur devraient intervenir en début d’année prochaine.

Le Figaro.fr, par A.L., le 26 décembre 2007.


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