Catastrophe aérienne d’Ustica : 30 ans après, l’Italie "veut connaître la vérité"

ROME — L’Italie continue de vouloir faire la lumière sur la catastrophe aérienne d’Ustica qui avait fait 81 morts le 27 juin 1980 et au sujet de laquelle la justice a adressé des commissions rogatoires, notamment à la France, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini.

"Evidemment nous ne renonçons pas à rechercher toute la vérité, tout ce qui permet de découvrir ce qui s’est passé", a déclaré, en marge d’un congrès à Rome, M. Frattini qui était interrogé par les médias locaux sur ces commissions rogatoires à la France, aux Etats-Unis, à l’Otan et à la Libye.

Des magistrats romains avaient rouvert en 2008 l’enquête sur Ustica à la suite de déclarations de l’ancien dirigeant Francesco Cossiga, 81 ans, qui disait qu’un missile français avait abattu le DC-9 italien.

M. Cossiga aurait pris connaissance de ces informations quand il était président de la République (1985-1992) et non pas quand il occupait le poste de chef du gouvernement, en 1980, au moment du drame. Il n’explique pas pourquoi il a attendu plusieurs années avant de porter de telles accusations.

Le 27 juin 1980, un DC-9 d’Itavia s’était abîmé dans la mer Tyrrhénienne, près de l’île d’Ustica (nord de la Sicile), faisant 81 morts.

En 2008, les déclarations de M. Cossiga étaient venues renforcer la thèse d’experts italiens selon laquelle, la nuit du drame, un ou deux avions libyens étaient poursuivis par des chasseurs américains et français et auraient suivi la route de l’avion civil pour échapper à leurs radars.

Pris dans ce "scénario de guerre", le DC-9 aurait alors été abattu par erreur ou serait entré en collision avec un des avions présents dans la zone. La découverte, le 18 juillet 1980, de la carcasse d’un MiG-23 libyen dans les montagnes de Calabre (sud de l’Italie) avait alimenté cette hypothèse.

Le leader libyen Mouammar Kadhafi avait accusé en 2003 les Américains d’avoir voulu le tuer à cette époque, provoquant la catastrophe aérienne. "Les Américains étaient convaincus que j’étais à bord de cet avion (le MiG-23). C’est pourquoi, ils l’ont abattu", avait-il déclaré. Paris et Washington ont toujours nié une quelconque implication de leurs appareils dans le drame.

AFP, 1er juillet 2010


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