Un plan de 500 millions d’euros pour consolider les digues en France

Quatre mois et demi après la catastrophe provoquée par la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime, Jean-Louis Borloo devait présenter, mardi 13 juillet, en conseil des ministres, des propositions pour l’élaboration d’un "plan digues", destiné à mieux répondre aux risques de crues et d’inondations en France.

Sur la période 2011-2016, l’Etat souhaite mobiliser environ 500 millions d’euros afin d’aider au confortement de 1 200 km de digues sur un parc de près de 9 000 km. Le plan, dont la mise en place est prévue dès 2010, fera l’objet, dans les mois à venir, d’une concertation visant à l’enrichir et à le préciser. Il reprend notamment des pistes lancées lors des auditions devant le Parlement, sur les causes de la tempête Xynthia.

"L’état des ouvrages de protection, dans l’ensemble préoccupant, et la carence d’une maîtrise d’ouvrage adaptée, posent aujourd’hui de réels problèmes", souligne le texte. Le dispositif concocté par le ministère de l’écologie concerne les digues maritimes et fluviales, tout comme les systèmes naturels : dunes, lagunes ou zones d’expansion.

Il embrasse non seulement la remise à niveau du parc de digues et la restructuration de son mode de gestion, mais aussi la réduction de la vulnérabilité des zones à risques ainsi qu’une meilleure utilisation de la prévision météorologique et des alertes.

Le plan prévoit d’établir, d’ici à 2011, une liste des zones inondables à haut risque, déclarées prioritaires, qui déclenchera le diagnostic et la mise en sécurité des digues et des systèmes naturels concernés. Néanmoins, certains ouvrages de protection demandent une action rapide et donc le lancement de travaux avant les marées d’équinoxe d’août et de septembre. C’est le cas des digues endommagées par la tempête Xynthia qui font d’ores et déjà l’objet de travaux lancés depuis mars, qui devraient conduire à une consolidation fiable avant les grandes marées.

PAS DE PROPRIÉTAIRE CONNU

Pour les autres ouvrages, les opérations d’identification sont en voie d’achèvement en ce qui concerne les digues fluviales, et seront menées à bien d’ici à fin 2010 sur l’ensemble du littoral. Les diagnostics techniques destinés à détecter les ouvrages les plus dangereux seront établis d’ici à fin 2010 pour l’ensemble des ouvrages abîmés par Xynthia et avant la fin 2011 pour la totalité du littoral. Ce travail de diagnostic sera effectué sur les digues fluviales entre fin 2010 et fin 2011.

L’organisation de la maîtrise d’ouvrage est un autre problème à traiter urgemment. En France, en effet, près d’un tiers des digues n’a pas de propriétaire connu ou est entre les mains de riverains ou de communes aux moyens insuffisants.

Des dispositifs devraient donc être instaurés pour faire émerger des maîtres d’ouvrage dotés de capacités techniques et financières leur permettant d’assurer la maintenance des ouvrages. Il faudra aussi trouver une solution pour gérer au mieux les digues dont le gestionnaire n’est pas connu ou pas solvable. Un groupe de travail rassemblant l’Etat et les collectivités territoriales devrait rendre des propositions à ce sujet d’ici à la fin 2010, notamment pour une meilleure définition du cadre juridique d’intervention des collectivités.

Autre élément du plan : l’urbanisation des zones à haut risque. La maîtrise de leur aménagement et notamment l’arrêt de l’ouverture à la construction des zones basses aujourd’hui non urbanisées sont préconisés par le ministère. Afin d’encadrer l’urbanisation, des plans de prévention des risques naturels (PPRN) prioritaires devront être réalisés ou faire l’objet d’une révision dans un délai maximal de trois ans.

Bertrand d’Armagnac, Le Monde.fr, le 13 juillet 2010


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