Fuite de gaz à Lyon : un gros risque d’explosion

L’application d’une procédure encore expérimentale a permis hier de maîtriser sans dommages une fuite qui s’est produite sous la chaussée de la rue des Girondins

« Les procédures sont claires : on coupe, on ne discute plus ». Hier au début de l’après-midi, le colonel Serge Delaigue, patron des pompiers du Rhône, était soulagé : l’importante fuite de gaz décelée au milieu de la matinée, 12 rue des Girondins à Lyon (7e) était sous contrôle.

Pourtant, au début de l’intervention, le spectre de l’explosion mortelle du cours Lafayette a plané entre le Rhône, à la hauteur du quartier Général Frère, et l’avenue Jean-Jaurès.

C’est Gaz de France qui a été alerté pour une odeur de gaz semblant provenir des égouts. Très vite, les gaziers ont constaté que la situation était préoccupante et, à 10 heures 10, ils ont fait appel aux pompiers. Comme le 28 février cours Lafayette, il s’agissait d’une fuite fermée, c’est-à-dire non localisée, sur une conduite de 70 mm sous une pression de quatre bars.

Mais, depuis cette date, un groupe de travail national a été constitué pour élaborer de nouvelles procédures permettant d’éviter d’autres drames. L’une des avancées importantes réside désormais dans la possibilité pour le directeur des secours d’ordonner la fermeture du gaz, décision qui appartenait jusqu’alors au seul exploitant.

Hier matin, sous la direction de Xavier de Furst, préfet délégué à la Sécurité, présent sur place, l’ordre a été donné de couper le gaz. Et tout s’est bien passé, alors que le risque d’explosion était très important. Testée en grandeur nature, la nouvelle procédure a fait ses preuves. « On fait tout de suite un périmètre, on le vide de ses occupants, on ferme le gaz, on vide le réseau et on vérifie qu’il n’y a pas de poches résiduelles », a résumé le colonel Delaigue.

Sur place, cela s’est traduit pas la fermeture des rues adjacentes et de l’avenue Leclerc. Une centaine de riverains ont été évacués et les militaires déplacés vers d’autres bureaux. Le gaz a été coupé à 11h53 et, vers 13 heures, le périmètre a été déplacé à l’angle de la rue Clément Marot et de l’avenue Jean Jaurès. C’est là que des agents de GDF devaient allumer une torchère pour purger le réseau, avec l’assistance des pompiers ou du SAMU en cas de problème. Par chance, le réseau était déjà vide et il n’y a pas eu de torchère. Il ne restait plus alors qu’à vérifier les sous-sols où du gaz aurait pu s’accumuler, avant de lever vers 15 heures le dispositif qui a mobilisé une cinquantaine de pompiers. « La décision de couper le gaz n’est pas encore dans toutes les mentalités, il faut bien comprendre qu’on se trouve dans le cadre d’une opération de secours et non dans le cadre d’une exploitation commerciale », a indiqué le préfet délégué, précisant que cette intervention va permettre d’affiner les mesures qui devraient entrer en vigueur en juin 2009.

Dans l’après-midi, GDF a dû localiser la fuite et réparer la conduite, avant de pouvoir réalimenter le millier de riverains privés de gaz.

Le Progrès, Christine Mérigot, 4 septembre 2008


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