L’enquête sur le crash d’un Fokker 100 à Pau à nouveau clôturée

Cette fois, c’est peut-être la bonne. Le juge d’instruction chargé de l’enquête sur le crash d’un Fokker 100 à Pau, survenu en 2007, vient de notifier la clôture de l’enquête aux différentes parties impliquées.

En octobre dernier, le magistrat avait une première fois clôturé l’instruction, après avoir mis en examen le commandant de bord et son copilote.

Mais le procureur de la République de Pau avait réclamé un supplément d’information, et le juge avait dû rouvrir son dossier. Ce qui avait donné lieu, en mars, à une nouvelle mise en examen : celle de la compagnie Regional, filiale d’Air France, qui exploitait l’appareil.

Cette nouvelle clôture ouvre un délai de trois mois pendant lequel les parties peuvent faire des observations au juge, et le parquet trancher entre des réquisitions de non-lieu ou de renvoi en correctionnelle.

Dans ce cas, les deux pilotes et la compagnie seraient jugés pour homicide involontaire. Le crash survenu le 25 janvier 2007 à l’aéroport de Pau-Uzein avait en effet coûté la vie à un homme : Michel Coupau, 53 ans, chauffeur de poids lourd.

La cabine de son camion avait été percutée par le train d’atterrissage du bimoteur, qui venait de décoller pour Roissy et s’était mis à tanguer, avant de rebondir sur la piste et de défoncer le grillage d’enceinte de l’aérodrome. Avant de finir sa course en glissade dans un champ enneigé.

D’après un rapport du Bureau d’enquêtes et d’analyses de l’Aviation civile de janvier 2009, l’accident était dû « à une formation non détectée de glace sur les ailes et à une réaction réflexe face à un envol d’oiseaux ».

Concentration et formation

Le juge d’instruction avait d’abord procédé à la seule mise en examen des pilotes, se basant sur une vérification pouvant paraître trop sommaire du givrage des ailes. Ou encore sur les enregistrements de bord, sur lequel on les entend chanter (du Elvis Presley) et rire. Ce qui pourrait laisser penser à un manque de concentration.

Le commandant et son copilote assuraient pour leur part « être concentrés », ce qui leur a permis de poser le Fokker dans la neige en sauvant la vie de l’équipage et des 50 passagers. Ils indiquaient par ailleurs qu’ils étaient « insuffisamment sensibilisés » sur le risque de givrage des ailes, et ajoutaient que certaines vérifications n’étaient devenues obligatoires que postérieurement à l’accident.

D’où la mise en examen, dans un second temps, de la compagnie Regional.

Gwenael Badets / Sud Ouest / 12 mai 2010


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