Début d’indemnisation pour les victimes de Bal Parc

Le juge d’instruction en charge du dossier pourrait renvoyer l’affaire devant le tribunal correctionnel, au printemps 2010.
« Heureusement que nous avons mis en place cette procédure. » Pascal Marconville procureur de la République au parquet de Saint-Omer se réjouit de la rapidité avec laquelle les victimes de l’accident de manège de Bal Parc, à Tournehem-sur-la-Hem ont pu être indemnisées. Sans la convention signée avec l’assureur du manège, l’indemnisation des victimes aurait été plus longue et aléatoire car liée à la procédure pénale.

23 blessés dans l’accident
Le 29 avril 2007, le Parachute s’effondre. Ce manège est censé s’élever à quelques mètres du sol, puis tourner. C’est en arrivant au sommet que l’accident survient. Vingt-quatre personnes, âgées de 4 à 58 ans, sont à bord. Vingt-trois blessés, dont une demi-douzaine d’enfants, sont recensés, dont quatre graves. Fort heureusement aucun pronostic vital n’est engagé. Le manège s’est effondré de toute sa hauteur. Les victimes - dont la plupart étaient venues en famille - ont souffert de la colonne vertébrale.
« Mon fils était sur le manège, se souvient Sylvie. Quand il est tombé, il a souffert d’un tassement de la colonne vertébrale. Aujourd’hui il a perdu son travail. Il était dans les chantiers publics. Il ne peut plus porter de charges supérieures à trente kilos ! Il est reconnu comme handicapé et suit une formation pour essayer de se réorienter. » Lydie Fossette-Miellot a, quant à elle, créé une association dans les jours qui ont suivi l’accident : « Nous sommes une quinzaine d’adhérents. J’ai créé l’association la Chute de manège de Tournehem pour défendre l’intérêt des victimes. » La Calaisienne se souvient de ses blessures : « J’ai été victime d’une fracture du coccyx, d’un déplacement de la colonne vertébrale et d’un tassement des vertèbres cervicales. J’ai été deux mois quasiment sans pouvoir marcher. Sans pouvoir m’occuper de mon fils qui n’avait que six mois. Et je ne parle pas des cauchemars. Encore aujourd’hui, toutes les nuits je réveille mon fils quand je crie. Lui, il vient me voir pour dire "maman, maman, je suis là". J’ai également mal au dos. Je ne sais pas si je vais garder ces douleurs à vie, mais pour le moment je souffre énormément. »

« Je souffre toujours »
Lydie Fossette-Miellot a accepté la proposition amiable de l’assureur de Bal Parc. « J’ai reçu une provision de mille euros , reconnaît la victime calaisienne. Je recevrais sans doute une indemnisation définitive sur la base des conclusions définitives des expertises. » Comme toutes les victimes qui sont entrées dans ce processus, Lydie Fossette-Miellot a été examinée par un expert traumatologue et un expert psychiatre afin de tenir en compte des blessures et séquelles physiques de l’accident, et des blessures et séquelles psychiques dans l’indemnisation de son préjudice.
Si le juge d’instruction délivre une ordonnance de renvoi, les victimes qui ont accepté la proposition amiable de l’assureur de Bal Parc ne pourront solliciter de dommages et intérêts - au contraire des autres victimes -. Elles pourront se constituer partie civile uniquement pour avoir accès au dossier d’instruction.

Nord Littoral, 11 octobre 2009


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