Il y a 40 ans, le drame de la discothèque du 5-7 à Saint-Laurent-du-Pont

Il y a 40 ans, le 1er novembre 1970, 146 personnes, en majorité des jeunes de 15 à 25 ans, périssaient prises au piège dans l’incendie du dancing le "5-7", à Saint-Laurent-du-Pont (Isère).

Le choc provoqué dans l’opinion par l’un des accidents les plus meurtriers depuis la fin de la seconde guerre mondiale fut finalement de courte durée. Il faudra attendre d’autres tragédies, comme l’incendie du CES Edouard Pailleron (6 février 1973 à Paris, 20 morts), pour voir se modifier la réglementation en matière d’incendies.

Un autre événement allait chasser ce drame des titres de la presse. Une semaine plus tard, le général de Gaulle disparaissait. L’hebdomadaire satirique Hara-Kiri titrait : "Bal tragique à Colombey : un mort", ce qui lui valut d’être censuré. Il put cependant reparaître la semaine suivante sous le titre de Charlie Hebdo.

Ouvert au printemps 1970, le 5/7 est à la mode. Le samedi, on vient de loin pour se déhancher aux sons des Bee Gees, des Beatles et des Stones dans ce hangar aménagé, aux décors en polystyrène. "On avait l’impression d’être dans une grotte", a dit un rescapé.

Les experts ne sont jamais parvenus à déterminer l’origine du sinistre.
Les danseurs tentent de fuir par l’entrée, mais la panique les empêche de faire fonctionner les tourniquets, qui se bloquent. Et les issues de secours ont été verrouillées par crainte des resquilleurs.

Lorsque quelques jeunes parviennent à enfoncer l’une d’elle, cela provoque un appel d’air qui embrase brusquement la discothèque.

En 1972, le procès a lieu. Sur le banc des accusés, le maire de Saint-Laurent-du-Pont, le gérant rescapé (les deux autres ayant péri dans l’incendie) et les installateurs du système de chauffage de la discothèque. Ils sont poursuivis pour blessures et homicides involontaires. Tous sont condamnés à des peines de prison assortis de sursis.

Les causes de l’incendie étaient nombreuses : le permis de construire n’avait pas encore été officiellement accordé. Le système de chauffage était précaire et le polyuréthane utilisé pour les décors avait favorisé la propagation de l’incendie et surtout dégagé des gaz extrêmement toxiques. Enfin, les danseurs portaient en grande majorité des vêtements synthétiques.

Dans les jours et semaines qui suivirent, quelques boîtes de nuit et établissements publics furent fermées et de nouvelles règles élaborées concernant les établissements recevant du public.

Mais la nouvelle législation sur l’emploi des matières plastiques ne rentrera en vigueur qu’en 1977.

AFP - 1er novembre 2010


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