Crash du vol Rio-Paris : Airbus mis en examen

Le constructeur aéronautique Airbus a été mis en examen jeudi pour « homicides involontaires » dans l’enquête sur le crash, en 2009, du vol Rio-Paris dans lequel 228 personnes ont trouvé la mort. Convoqué chez la juge Sylvie Zimmerman, le président d’Airbus, Thomas Enders, a « fermement » désapprouvé cette décision jugée « prématurée ».

Les familles de victimes saluent cette décision

Jeudi, l’avocat d’Airbus, Me Simon Ndiaye, a regretté de ne pas savoir « sur quoi cette mise en cause d’Airbus est fondée ». « Je pense qu’il aurait été plus judicieux de continuer l’enquête, de collecter des éléments de réponse et puis en fonction de ce qui est découvert, de prendre une décision », a-t-il ajouté.

A l’inverse, les associations de familles de victimes ont salué cette décision. « C’est une nouvelle phase contradictoire qui s’ouvre avec cette mise en examen », a déclaré Jean-Baptiste Audousset, un dirigeant d’Entraide et Solidarité AF447. L’association brésilienne des victimes de l’Airbus A330 d’Air France s’est dite aussi « très satisfaite ». « Nous savons aussi que l’entretien des avions était défaillant. La compagnie Air France savait depuis 1993 que ces appareils avaient certains problèmes d’ordinateurs, par exemple », a rappelé Nelson Marinho, son président.

Nouvelles recherches dans les prochains jours

En l’état des recherches, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé des investigations techniques, estime que la défaillance des sondes de vitesse Pitot est l’un des éléments expliquant l’accident, mais ne peut être à lui seul à l’origine de la catastrophe. Les experts jugent notamment « trop tardive et inefficace » la réaction d’Air France à de premières alertes sur la fiabilité de ces sondes Pitot.

Jusqu’à présent, seuls 3% de l’avion et une cinquantaine de corps ont été repêchés dans les jours qui ont suivi la catastrophe aérienne. De nouvelles opérations de recherche en mer de l’épave de l’avion doivent être lancées dans les prochains jours sur une nouvelle zone de 10 000 km2. Il s’agira de la quatrième phase de recherche de l’appareil accidenté et de ses boîtes noires, qui pourrait s’étaler jusqu’en juillet, en trois étapes de 36 jours chacune.

LeParisien.fr le 17 mars 2011


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes