Incendie à Paris : l’immeuble n’était "pas vétuste"

Un violent feu a pris pour une raison encore indéterminée peu après 3 heures jeudi dans la cage d’escalier d’un immeuble privé, comprenant cinq étages, dans la Cité du Labyrinthe (20e), à Paris, dans le quartier de Ménilmontant. Cinq personnes sont mortes, six ont été grièvement blessées et 51 plus légèrement atteintes.

Quatre personnes ont péri en se défenestrant. Le cinquième mort a été retrouvé brûlé dans les étages de cet immeuble. Deux pompiers et six enfants figurent parmi les blessés légers. C’est le plus lourd bilan qu’ait connu la capitale depuis 2005, année marquée par plusieurs sinistres dont celui de l’hôtel d’hébergement d’urgence Paris-Opéra (25 morts, dont 10 enfants).

Fathy Attia, 48 ans, habitant au premier étage de l’immeuble, a déclaré : "Je me suis réveillé à 2 h 30 pour aller aux toilettes. J’ai entendu du bruit, j’ai ouvert la porte de l’appartement, j’ai vu le feu dans la cage d’escalier, je l’ai immédiatement refermée et je suis sorti par une fenêtre (qui donnait sur un autre escalier)". "Depuis environ trois semaines, a-t-il précisé, il y avait des travaux de peinture dans la cage d’escalier de l’immeuble", lequel était "propre".

Le sinistre s’est rapidement propagé dans cette "cité particulièrement difficile d’accès", selon la maire socialiste du XXe arrondissement, Frédérique Calandra. "On est dans un des quartiers les plus denses de Paris, caractérisé par une suroccupation des appartements", a ajouté l’édile.

Les moyens du plan rouge ont aussitôt été engagés et les secours sont arrivés huit minutes après le premier appel. Quelque 300 sapeurs-pompiers issus d’une trentaine de casernes sont parvenus au bout de deux heures à éviter toute propagation aux immeubles voisins très proches du lieu d’incendie. Le feu a été circonscrit vers 5 h 30 du matin, ont indiqué les pompiers.

L’IMMEUBLE N’ÉTAIT "PAS VÉTUSTE"

Avant l’arrivée des secours, six personnes s’étaient défenestrées. Des matelas avaient été disposés au sol par des habitants pour amortir les chutes. Le lieutenant-colonel Frédéric Grosjean a parlé d’une "situation toujours catastrophique car les occupants sont surpris dans leur sommeil". La configuration des lieux a compliqué le déploiement des secours : l’immeuble "relativement enclavé", selon le porte-parole des pompiers, est situé au coeur d’une cité dont un des deux accès est limité à un petit passage voûté, empêchant l’entrée des camions.

La maire de l’arrondissement a évoqué des "escaliers en bois très étroits et vétustes même si, d’après ce que nous savons, l’immeuble n’était pas vétuste".

Après 7 h 30, d’importants secours étaient encore présents sur les lieux et des blessés étaient évacués, emmitouflés dans des couvertures de survie. Le laboratoire central de la préfecture de police procédait aux investigations pour déterminer l’origine du sinistre. La rue de Ménilmontant avait été bloquée par les secours, empêchant de se rendre à proximité de l’immeuble ravagé.

"Pas de signes d’insalubrité de l’immeuble" selon la mairie
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a indiqué jeudi dans un communiqué que l’immeuble du XXe arrondissement ravagé par un incendie meurtrier dans la nuit "ne présentait pas de signes d’insalubrité". "Selon les éléments qui m’ont été présentés sur place", écrit le maire, l’immeuble, "modeste", "ne présentait pas de signes d’insalubrité". "Il appartiendra à l’enquête judiciaire de déterminer l’origine de l’incendie" qui a fait cinq morts et six blessés graves, a-t-il poursuivi. L’incendie s’est déclenché "dans la cage d’escalier", a-t-il ajouté. La ville a mis en place "un dispositif de suivi pour accompagner notamment sur le plan social et d’hébergement, l’ensemble des victimes de cet incendie". Le maire a exprimé sa "très vive émotion" après cet incendie "dramatique" et a adressé ses "très sincères condoléances aux familles des victimes".

LEMONDE.FR avec AFP, publié le 14 avril 2011,


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