Xynthia : René Marratier, le maire de La Faute-sur-Mer mis en examen

René Marratier, maire de la Faute-sur-Mer, a été mis en examen jeudi pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de l’enquête sur le drame de la tempête Xynthia.

Les traits tendus, le costume froissé, René Marratier est arrivé jeudi vers 15 heures au tribunal des Sables d’Olonne,après avoir passé la nuit en garde à vue. Il en est ressorti libre, mais mis en examen pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Marratier, 58 ans, maire de La-Faute-sur-Mer depuis 1989, avait été placé en garde à vue mercredi matin dans le cadre de l’enquête sur la tempête Xynhtia. Les gendarmes enquêtent en effet depuis plusieurs mois sur différents dysfonctionnements, comme le processus d’alerte, la réactivité des secours, mais aussi les conditions d’urbanisation des lotissements inondés par la tempête le 28 février 2010. « Il y a des indices graves et concordants de fautes commises par le maire » a dit le procureur au sortir de chez le juge.

Des accusations que dément son avocat. « On lui reproche de ne pas avoir respecté des règlements que, pour beaucoup, il ne connaissait pas », a indiqué Me Olivier Metzner « Il a toujours parfaitement respecté toutes les directives et circulaires qui lui avaient été données ». Des circulaires délivrées par le préfet, dont Me Metzner semble mettre très clairement la responsabilité en jeu. « Quelques heures avant le drame, il a reçu une lettre circulaire préfectorale indiquant un risque de submersion des rivages, en aucun cas des maisons », a précisé l’avocat de René Marratier, ajoutant que le préfet avait conseillé « à chacun de rester chez soi » et « ceux qui sont restés à leur domicile comme le conseillait le préfet sont décédés », a ajouté Me Olivier Metzner.

La tempête avait fait 29 morts
Le 28 février 2010, la brusque montée des eaux provoquée par l’effet conjugué des vents violents et d’une marée de fort coefficient avait fait 29 morts dans la petite station balnéaire vendéenne. Traumatisées, scandalisées, meurtries, les victimes s’étaient alors constituées en association pour tenter de comprendre qui avait failli, et qui était responsable de cette catastrophe. L’Avif (Association des victimes des inondations de la Faute-sur-Mer) avait alors porté plainte avec constitution de partie civile.

« Prise illégale d’intérêt »
Les premiers éléments de l’enquête ont mis à jour une possible « prise illégale d’intérêt ». En effet, Françoise Babin, alors première adjointe à l’urbanisme, aurait signé les autorisations de construire des lotissements dans la « cuvette mortifère », des lots développés par la société immobilière de son fils. Des allégations de népotisme qu’ils démentent tous deux. En leur faveur, l’avocat de René Marratier a martelé que « Tous les permis de construire accordés ont été validés par les juridictions administratives ». Les charges de « prise illégal d’intérêt » n’ont en tout cas pas été retenu contre René Marratier par le juge d’instruction.
Avant le maire, Françoise Babin, et le maire-adjoint, membre de la commission locale "urbanisme" et responsable d’une entreprise de construction immobilière, Patrick Maslin, ont déjà été placés en garde à vue, puis relâchés.

Par A.A, publié le 14 avril 2011, France Soir


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