Xynthia : graffitis et insultes contre les victimes à la Faute-sur-Mer

LES SABLES D’OLONNE (Vendée) - Des graffitis d’insultes contre une association de défense des victimes de la tempête Xynthia et le préfet de Vendée ont été dessinés à la Faute-sur-Mer, après la mise en examen du maire de la commune jeudi, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
Le maire de la Faute-sur-Mer, René Marratier, a été mis en examen jeudi pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d’autrui" dans le cadre de l’enquête sur le drame de la tempête Xynthia, qui avait fait 29 morts dans la commune en 2010. Son avocat, Me Olivier Metzner, avait contre-attaqué en déclarant que "ceux qui sont restés à leur domicile comme le conseillait le préfet sont décédés".

Mme Gisèle Arnaud, qui a perdu son père lors de la tempête, a par ailleurs été prise à partie, insultée et s’est fait cracher dessus samedi en allant au cimetière prendre soin de la tombe de son père avec sa fille de 12 ans. "Je suis tombée sur un couple de retraités, la femme m’a agressée en disant : +toi j’attendais de te choper+ et elle m’a craché dessus. Elle a aussi dit : + il faut arrêter vos conneries, c’est une honte ce que vous faites au maire+", a raconté Mme Arnaud à l’AFP.

Sur le mur du cimetière où sont majoritairement enterrées les 29 victimes noyées dans leur maison le 28 février 2010 lors de la tempête Xynthia, deux graffitis ont été tracés, sans doute dans la nuit de vendredi à samedi : "Fautais défendez votre honneur, défendez votre maire" et "Brot (nom du préfet Jean-Jacques Brot, ndlr) 1er coupable que la justice s’applique !".

Deux autres graffitis "Avif = pleurnichards = la honte" et "Avif = des pourris" ont été tracés sur des maisons, dont celle du président de l’Avif (Association des victimes de la Faute-sur-mer) François Anil, qui entend porter plainte, a-t-il indiqué à l’AFP.

Les photos des graffitis ont été mises en ligne par l’Avif. Le préfet de Vendée Jean-Jacques Brot a demandé que la préfecture porte plainte car l’un des bâtiments tagués appartient à l’Etat, a-t-il affirmé à l’AFP.

"Je trouve ces agissements parfaitement affligeants et consternants", a déclaré M. Brot qui a souligné avoir porté plainte en janvier contre des graffitis sur des bâtiments publics qui, à l’époque, visaient le maire. Il a également demandé à la municipalité de procéder en urgence à l’effacement des graffitis.
Une information judiciaire a été ouverte aux Sables d’Olonne fin 2010 pour "homicide involontaire", "mise en danger de la vie d’autrui", "abstention de combattre un sinistre" et "prise illégale d’intérêt" après la tempête.
M. Marratier, 58 ans, maire depuis 1989, a passé 30 heures en garde à vue entre mercredi et jeudi avant sa mise en examen qui est la première du dossier. Avant lui, la première adjointe en charge de l’urbanisme, Françoise Babin, et le maire-adjoint, membre de la commission locale "urbanisme" et responsable d’une entreprise de construction immobilière, Patrick Maslin, ont déjà été placés en garde à vue, puis relâchés.

Par AFP - L’Express.fr, publié le 16 avril 2011


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