Crash de la Yemenia : des victimes vont porter plainte contre la DGAC française

Après avoir manifesté en France, les familles des victimes contestent toujours les thèses officielles sur les raisons de l’accident de l’A310 survenu le 30 juin 2009, au large de Moroni, faisant 152 morts.

En l’absence de réponse au courrier adressé la semaine dernière à la direction générale de l’aviation civile, lui demandant de prendre des mesures coercitives à l’encontre de la Yemenia Airways, l’avocat des victimes du crash de juin 2009 a décidé de déposer plainte contre l’autorité française de régulation des transports aériens.

Me Saïd Larifou annonce en effet son intention de déposer dans les prochains jours une plainte à l’encontre de la DGAC devant le parquet de Paris pour entrave à la justice, alors que celle-ci n’a pris aucune mesure de nature à contraindre la compagnie yéménite à fournir certains documents aux enquêteurs. Saïd Larifou se dit convaincu “que la Yemenia cache des informations, notamment sur la visite technique de l’appareil qui a eu lieu un mois avant le crash.” Choqué que la compagnie puisse encore voler en France comme si de rien n’était, l’avocat saint-pierrois s’interroge : “Peut-être que si les victimes n’avaient pas été comoriennes, les autorités françaises auraient fait preuve de plus de diligence. À moins que cette absence de réaction ne s’explique par la nécessité de protéger d’autres intérêts, comme ceux d’Airbus qui avait un contrat de maintenance des appareils avec la Yemenia”.

Le 30 juin 2009, un Airbus A 310 de la Yemenia Airways s’écrasait en mer au large de Moroni, faisant 152 morts. Depuis, un rapport provisoire d’experts judiciaires a fait état d’erreurs manifestes de pilotage, une thèse qui ne satisfait pas l’ensemble des parties civiles, dénonçant la vétusté des appareils utilisés par la compagnie.

Un rapport provisoire d’experts judiciaires a révélé que « des erreurs manifestes de pilotage » avaient été commises. Ce rapport rejoint les conclusions pour l’instant officieuses du Bureau d’enquêtes et d’analyses français qui, après l’écoute des boîtes noires, avait déjà conclu à des erreurs de pilotage en septembre 2009. « Les membres d’équipage n’ont pas respecté les indications données par la tour de contrôle et n’avaient pas les compétences nécessaires, le train d’atterrissage n’était pas sorti et les gaz n’ont pas été remis comme il fallait », dénonce l’association des victimes qui a organisé une manifestation récemment à Paris.

Selon l’association, « le rapport complet n’a pas été publié et l’enquête est toujours en cours. Seul le Yémen n’a pas complété son rapport administratif … Ce pays agit de la sorte puisqu’il veut s’ôter toutes formes de responsabilités. Les autorités comoriennes devraient communiquer le rapport administratif, puisqu’ils savent pourquoi l’avion est tombé, mais ils ne le font pas. Ils n’ont pas à nous cacher ce que révèlent les boîtes noires », estime l’association des victimes.

Source : Le Journal de l’île de La Réunion

L’express ïle Maurice, le 14 avril 2011


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