Saint-Jean-d’Angély : l’explosion de gaz s’est produite dans le garage

Les obsèques de Jeanine Massonneau, 77 ans, l’une des trois victimes de l’explosion de gaz, survenue mardi à Saint-Jean-d’Angély, ont été célébrées hier après-midi à Asnières-la-Giraud, village où la septuagénaire avait longtemps vécu avec André, son mari.

À la même heure, Xavier Gargasi, l’expert judiciaire, poursuivait ses investigations dans les décombres du 10, rue des Lilas, « épicentre » de l’impressionnante déflagration. Le service d’identification criminelle de la gendarmerie nationale se trouvait à ses côtés afin d’effectuer tous les prélèvements utiles à l’avancée de l’enquête.

Thierry May, le vice-procureur de la République de Saintes, s’est déplacé sur le terrain une nouvelle fois. Le magistrat en a acquis, désormais, la certitude : « L’explosion est bien dûe à une forte accumulation de gaz ; elle s’est produite dans le garage attenant au pavillon. »

Mort dans sa cuisine

Il ne reste plus rien ni de ce garage ni d’ailleurs de la maison. Un mur de ce garage, dans lequel René Cavier, propriétaire des lieux, rangeait sa voiture, était mitoyen avec la cuisine de l’habitation dans laquelle se trouvaient un four et une plaque de cuisson alimentés par le gaz de ville.

René Cavier, 88 ans, autre victime de l’explosion (1), a été retrouvé mort dans cette cuisine. L’octogénaire était déjà habillé. A-t-il voulu allumer la lumière ou faire chauffer un café sur le feu ? La justice recherche encore de quelle nature est l’étincelle ayant provoqué l’explosion. Le fait que le pavillon ait été pulvérisé complique la tâche des enquêteurs. Aucun interrupteur électrique, par exemple, n’est resté en place.

Toutefois, l’endroit de la fuite de gaz, qui a précédé l’explosion, a peut-être été détecté. Le vice-procureur a ordonné, en effet, la saisie d’une conduite de gaz en cuivre retrouvée « très oxydée » selon le magistrat. Ce tuyau se trouvait entre le muret d’enceinte du pavillon soufflé, donnant sur la rue, et le garage.

Une fuite d’eau

Les auxiliaires de vie et le kinésithérapeute qui s’occupaient de Mme Andrée Cavier, handicapée, ont été entendus par les gendarmes. Ils ont indiqué que le couple ne s’était pas plaint, auprès d’eux, d’odeurs de gaz suspectes. Ce que confirme à « Sud Ouest » Paul Cavier, 94 ans, le frère de René, domicilié à Royan et en contact régulier avec son cadet.

En revanche, René Cavier avait signalé au personnel soignant qu’une fuite d’eau lui causait des soucis. Laquelle fuite d’eau aurait pu provoquer l’oxydation de la conduite de gaz.

Enfin, une pelleteuse a creusé, hier, une tranchée dans la rue des Lilas afin de dégager les réseaux d’eau, de gaz et d’électricité.

(1) Avec Jeanine Massonneau, 77 ans, et Andrée Cavier, 89 ans, décédée mercredi matin à l’hôpital de Saint-Jean-d’Angély. Les obsèques de René et Andrée Cavier seront célébrées lundi, à 15 heures, à Saint-Jean-d’Angély.

Sud-Ouest.fr - Publié le 26 février 2011


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