Deux mois de hausse des accidents et délits routiers

La mortalité du début 2011 est inquiétante, mais en 2010 l’enneigement avait réduit le trafic.

Davantage de tués sur les routes depuis deux mois, une explosion des délits routiers les plus graves au cours de cette même période : avec de telles données, tout laisse à penser que les associations qui prédisaient un relâchement du comportement des automobilistes avaient raison. L’adoption de l’assouplissement des règles du permis à points par le Parlement, en janvier, devait fatalement, selon elles, entraîner un retour des mauvais réflexes au volant. Mais rien n’est moins sûr. En dépit de ces indicateurs, l’insécurité routière ne s’est pas forcément aggravée. Explication. À l’origine des chiffres portant sur la flambée des infractions routières, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) signale que ces données traduisent surtout un renforcement de l’activité des forces de l’ordre. Il s’est soldé par une envolée de procès-verbaux. Les grands excès de vitesse : + 55 % en deux mois (de 1514, en 2010, à 2 358) ; les conduites sous l’emprise de l’alcool : + 16,42 % et les conduites sans permis : + 19,16 %. « Ces dernières sont les indicateurs de contrôles accrus. Il faut bien arrêter les conducteurs pour constater le délit », indique Cyril Rizk, responsable des statistiques à l’ONDRP.

Les conduites sans permis à la hausse
Ce spécialiste note que dans les départements où cette infraction a décuplé, les autres délits ont suivi la même courbe. Exemple à Paris : les conduites sans permis sont passées de 428 à 1 161 (+ 171 %), les conduites en état alcoolique de 714 à 1 068 et les grands excès de vitesse de 44 à 80. À l’inverse, dans les Hauts-de-Seine, ces trois délits ont chuté, le signe pour Cyril Rizk qu’il y a eu dans ce département moins de contrôles. Autre donnée éclairante : les grands excès de vitesse relevés par les radars automatisés et donnant lieu à un comptage à part. Ils sont en nombre constant en janvier et février 2010 et lors de la même période de 2011 : 7 000 en moyenne.

Le nombre de tués, à la hausse lors de ces deux premiers mois de 2011 (+21,2 % et + 7,5 %), est inquiétant. Le comportement des conducteurs n’y est sans doute pas étranger. Mais rappelons aussi qu’au cours de janvier et février 2010 la neige avait réduit le trafic et donc les accidents. Février 2010 avait même été le mois « le moins meurtrier jamais enregistré sur les routes de France », comme l’avait noté la Sécurité routière dans son bulletin mensuel.

Par Angélique Négroni - Le Figaro - publié le 18 mars 2011.


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