Pour le lieutenant-colonel Philippe Mondet, la tragédie de l’incendie du Palm-Beach à Vichy, mardi à 2 h 30, s’est jouée dans la cage d’escalier. C’est là que le feu s’est propagé et a gagné les étages supérieurs à une vitesse fulgurante.
Après l’incendie de l’immeuble de douze étages, qui a coûté la vie à trois personnes dans la nuit de lundi à mardi, l’heure est aux questions à Vichy. Début de réponse avec le lieutenant-colonel de pompiers Philippe Mondet qui supervisait les secours.
Comment un simple court-circuit au quatrième étage a-t-il pu provoquer de tels dégâts aux étages supérieurs ??
Tout s’est joué dans la cage d’escalier. C’était le point faible du bâtiment. C’est par là que le feu s’est propagé. Son revêtement en panneaux de bois a facilité la propagation. (...)
Comment expliquer que certains appartements aient été plus préservés que d’autres ??
Un appartement a été plus particulièrement préservé. Il se situe au neuvième étage. Il se trouve que c’est le seul à être doté d’une porte coupe-feu. Celle-ci a manifestement fait son effet. Dans les autres appartements, les portes d’entrée ont brûlé. Après, tout dépendait du volume des pièces et si les portes à l’intérieur étaient ouvertes ou fermées.
Des témoins rapportent que certains pompiers sont intervenus au péril de leur vie.
Des sauvetages ont été effectivement réalisés dans des conditions extrêmement périlleuses. Des pompiers sont montés sur les terrasses et sont descendus avec des cordes et des gens dans les bras. Les deux victimes ainsi secourues étaient assurées. Mais il est vrai que c’était dans des conditions difficiles. Quatre autres personnes ont été évacuées par des échelles aériennes. Là aussi, ce n’était pas simple.
Certains se sont étonnés que les grandes échelles soient trop courtes.
Elles arrivaient jusqu’au neuvième étage. Ce n’est pas anormal. Il y a très peu d’échelles de plus de trente mètres en France. Quand un bâtiment dépasse ses hauteurs, il y a des dispositions constructives et techniques qui permettent de contourner la difficulté. Telles que des colonnes sèches. Ou des séparatifs de balcons amovibles dont le Palm Beach disposait du dixième au douzième étage. Les balcons ainsi ouverts ont joué le rôle de coursive et les gens ont pu s’échapper vers l’aile gauche du bâtiment.
Qu’est-ce qui aurait permis de limiter l’ampleur de l’incendie ??
Des portes coupe-feu dans les appartements. Des pièces bien fermées et les plus hermétiques possibles. Et des détecteurs de fumée. Un occupant du dixième en était doté. Il a été tout de suite alerté et a pu très vite prendre la fuite par les balcons. La loi impose aux privés de s’équiper avant mars 2015. C’est une très bonne chose.
Par Jean-Pierre Ducros - lamontagne.fr publié le 3 février 2011.
