Des anciens d’AZF demandent réparation

Onze anciens de l’entreprise AZF ont demandé aujourd’hui réparation à l’Etat français pour avoir été "cloués au pilori" au cours de l’enquête sur l’origine de l’explosion de l’usine AZF (groupe Total), le 21 septembre 2001.

Dix anciens salariés de l’usine, qui ont bénéficié d’un non-lieu après avoir été mis en examen, et l’ancien directeur, Serge Biechlin, qui a lui été relaxé à l’issue d’un procès fleuve en 2009, avaient assigné l’Etat pour "faute lourde" le 30 décembre 2005. Ces hommes demandent réparation "pour avoir été cloués au pilori et avoir continué à être ostracisé par les familles des victimes toulousaines", a plaidé l’un de leurs avocats, Me Simon Foreman.

"L’institution judiciaire leur a collé sur le dos cette étiquette qui ne s’en va pas", a-t-il dénoncé. Et "ce préjudice, essentiellement moral, (...) n’est pas effacé par les décisions de non-lieu ou de relaxe." Ils réclament chacun 100.000 euros de dommages-intérêts.

Cible de leurs attaques : les défaillances de l’enquête qui, selon eux, n’aurait pas suffisamment exploré les pistes alternatives à l’accident. Pêle-mêle, ils critiquent "la communication excessive" du procureur de la République de Toulouse, Michel Bréard, qui trois jours après l’explosion annonçait que c’était un accident "à 99%", les gardes à vue selon eux "injustifiées" des anciens d’AZF ou encore la divulgation à la presse des rapports d’experts.

Cette audience était quasiment la seule qui a été maintenue mercredi au TGI de Paris, paralysé depuis mardi par le mouvement de protestation nationale de la magistrature envers l’exécutif. Symboliquement, le président Jacques Gondran de Robert a toutefois retardé d’une heure l’examen de l’affaire. Délibéré le 23 mars.

Le Figaro avec AFP - publié le 9 février 2011


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