Vol Rio-Paris : "aucun écart de conformité" chez Air France, selon des experts

Une mission d’experts indépendants a conclu qu’Air France-KLM n’avait commis "aucun écart par rapport à la réglementation en vigueur" lors du vol de l’Airbus A330 d’Air France, qui s’est abîmé dans l’Atlantique, au large du Brésil, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009. Ce groupe d’experts avait été mandaté par Air France-KLM, qui a communiqué ce résultat lundi 24 janvier, pour étudier la sécurité de ses vols après l’accident.

En revanche, la compagnie n’a pas réagi aux informations du Wall Street Journal, selon qui le rapport de l’"Independent Safety Review" est "très critique". La mission pointerait du doigt en particulier des défauts dans l’entraînement des pilotes ainsi que "certains manquements à la discipline dans le cockpit". Il recommanderait en outre de sensibiliser davantage les équipages aux dysfonctionnements des systèmes automatiques.

35 RECOMMANDATIONS POUR AMÉLIORER LA SÉCURITÉ

L’accident du vol Rio-Paris, qui a causé la mort de 228 personnes, avait suscité la méfiance d’une partie des personnels d’Air France à l’égard de la direction, certains accusant même cette dernière de négligence en matière de sécurité. Des syndicats de pilotes, à l’instar d’Alter, n’ont également de cesse de déplorer que la direction "se contente du minimum" en matière d’application des règles. Face aux critiques, Air France avait décidé de faire appel à ces huit experts internationaux, issus d’universités et de grandes compagnies telles que Boeing et Qantas, qui ont commencé leurs travaux en décembre 2009.

Au-delà du résultat concernant l’absence d’"écart de conformité par rapport à l’application des réglementations en vigueur" sur le vol Rio-Paris, Air France a indiqué lundi que la mission a également formulé 35 recommandations afin d’améliorer la sécurité des vols. "La plupart des recommandations seront mises en œuvre rapidement selon un calendrier qui va maintenant être défini et suivi dans les instances concernées de l’entreprise", précise Air France.

Alors que l’épave de l’appareil n’a toujours pas été retrouvée, et qu’une nouvelle campagne de localisation doit être lancée en février, une instruction pour déterminer les causes de la catastrophe est toujours en cours à Paris. L’enquête technique avait mis en évidence une défaillance des sondes Pitot de mesure de la vitesse de l’avion, mais le bureau d’enquêtes et analyses (BEA) a estimé que cette défaillance n’était pas la seule cause dans la "chaîne d’événements" ayant conduit à l’accident.

LeMonde.FR avec Reuters et AFP - Publié le 24 janvier 2011.


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