SERVICE DE CHIRURGIE CARDIAQUE DU CHR METZ-THIONVILLE

Le dossier à charge contre le service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Bon-Secours de Metz et son chef de service, le D r Roux, déjà mis en cause par l’Agence régionale de santé, s’épaissit. Huit familles ont déposé plainte.

J’avais promis une réaction rapide », précise malicieusement Régine Mathieu, la présidente de l’Association des victimes du service de chirurgie vasculaire de l’hôpital de Metz (AVSCVHM). Alors que D r Pierre-Michel Roux passera, demain, devant le Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers qui doit statuer sur son avenir au terme de six mois de suspension, huit plaintes sont arrivées, hier, sur le bureau du procureur de la République de Metz.

Le magistrat suit de près l’affaire du cardiologue et de son service, mis en cause par l’Agence régionale de santé (ARS Lorraine), en 2010, pour un taux de mortalité élevé. « Il s’agit de huit familles qui s’interrogent sur le décès d’un proche ou sur de lourdes séquelles », poursuit Régine Mathieu, la première à avoir dénoncé ce qu’elle estime être de « graves irrégularités » dans le service de Bon Secours. Elle avait déposé deux plaintes après la mort de son père en 2005.

« Parmi ces familles, sept ont perdu un de leurs membres après une opération au sein du service. Elles ne veulent pas rester inactives face à un décès à ce jour inexpliqué. Elles se posent des questions et sont en attente de réponses », indique la présidente, soucieuse de rester discrète sur le contenu des plaintes déposées pour homicide involontaire ou blessures involontaires. Toutes concernent des faits remontant à 2009 et 2010.

« Un méli-mélo »

« Les plaintes visent le service de chirurgie, principalement son chef, le D r Roux. Mais pas seulement, précise Régine Mathieu. Lors des opérations, qui ont mal tourné, il y avait des subordonnés, d’autres chirurgiens à ses côtés. Ils sont également visés. » D’autres plaintes devraient suivre courant mai. Ce nouveau rebondissement, à deux jours de son audition par le CNG, ne surprend pas le D r Roux qui, pour l’heure, n’a fait l’objet d’une plainte nominative. Interrogé, hier soir, le praticien rappelle : « Malgré tout cet acharnement, aucune plainte ne semble, pour l’instant, avoir abouti. En tout cas, je n’ai jamais eu affaire ni à la police, ni à un procureur. Tout cela est un méli-mélo de trucs qu’il est étonnant de retrouver dans un dossier contre moi. »

Pierre-Michel Roux reste toutefois prudent sur ce qui l’attend demain : « Là, nous ne sommes pas devant un tribunal, mais devant une commission qui devra évaluer mes indications et mes techniques opératoires sans rien y connaître. Ma spécialité n’y est, en effet, pas représentée. »

Le pouvoir du CNG est cependant important. Il est l’équivalent d’un conseil de discipline et, à ce titre, peut sanctionner lourdement le praticien : « Il peut me blanchir comme me blâmer ou me radier. Ce qui signifierait, dans ce cas, que je n’aurai plus le droit d’exercer dans un établissement public. » Décision dans quelques jours.

Kevin GRETHEN et Thierry FEDRIGO - le Républicain Lorrain - publié le 28 avril 2011


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