Procès Ghislenghien : l’évaluation des risques du chantier biaisée

Karin Vijverman puis son père, Kamiel, ont été interrogés mardi matin par la cour d’appel de Mons dans le cadre de l’instruction d’audience du procès en appel de la catastrophe de Ghislenghien. Tous deux coordonnaient la sécurité du chantier de construction de la nouvelle usine de Diamant Boart dans le zoning de Ghislenghien, au moment où une conduite de gaz a explosé le 30 juillet 2004.

Tous deux ont nié avoir été informés que le plan d’égouttage avait changé, ce qui a modifié aussi les niveaux de terre autour des conduites de gaz à haute pression qui traversaient le terrain. Ils étaient chargés d’évaluer les risques du chantier, puis de diffuser les prescriptions en matière de sécurité aux différents entrepreneurs. Ceux-ci devaient eux-mêmes prévenir Fluxys, le gestionnaire du réseau gazier, lorsqu’ils devaient travailler au-dessus des conduites.

Karin et Kamiel Vijverman se bornaient à vérifier que le contact entre Fluxys et les entrepreneurs avait bien eu lieu. N’ayant pas été prévenus des modifications apportées au plan d’égouttage, ils n’ont pas remarqué non plus sur le terrain que les niveaux de terre avaient changé. Dans leur évaluation des risques pour le chantier, Karin et Kamiel Vijverman avaient d’ailleurs classé les conduites de gaz dans les risques moyens, estimant qu’il était beaucoup plus probable qu’un ouvrier tombe du toit plutôt que de voir une conduite de gaz exploser.

Les deux coordinateurs de sécurité n’ont pas vu non plus de problèmes à ce qu’une machine Bomag soit utilisée sur le chantier pour réaliser le parking puisque, pensaient-ils, les niveaux de terre étaient suffisants pour permettre au rotor du Bomag de retourner la terre sur 20 à 40 cm, son champ d’action. Ils n’auraient pas eu d’objection non plus, ont-ils précisé à la barre, à ce que le Bomag travaille au-dessus des conduites, dès lors que Fluxys aurait donné l’autorisation aux entrepreneurs concernés.

Père et fille tenaient un journal de coordination reprenant tous les faits de chantier et les éventuels manquements aux consignes de sécurité, mais n’ont pas de moyens pour punir les entrepreneurs qui enfreindraient les règles de sécurité. Le duo se partageait le travail, Karin se chargeant de la partie administrative, tandis que son père, qui parle mieux français, s’occupait des visites de chantier et des relations sur le terrain. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais été informés de modifications au plan d’égouttage, ont-ils insisté. (belga)

http://www.7sur7.be - Publié le 11 janvier 2011


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