Le gouvernement ne reculera pas sur les radars, dit Guéant

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français ne renoncera pas à sa décision de retirer les panneaux routiers signalant la présence de radars, a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur.

Claude Guéant a répondu ainsi à des députés UMP qui réclamaient un moratoire sur la plus contestée d’un ensemble de dispositions annoncées la semaine dernière pour lutter contre la hausse du nombre de morts sur les routes.

"La décision, c’est bien d’enlever les panneaux. Cette décision n’est absolument pas remise en cause", a dit le ministre lors d’une rencontre à l’Assemblée nationale avec des députés UMP.

Pas question non plus de revenir sur l’interdiction des avertisseurs de radar dont disposent certains automobilistes, a-t-il ajouté.

Les députés UMP ont vivement critiqué les nouvelles mesures, mardi lors de leur réunion hebdomadaire à l’Assemblée, très chahutée, et avaient demandé et obtenu de rencontrer mercredi Claude Guéant.

Ils n’ont pas pour autant obtenu gain de cause.

"C’est circulez, il n’y a rien à voir", a résumé le député Yanick Paternotte qui, la veille, avait vivement interpelé le Premier ministre, François Fillon.

"On a l’impression que la sécurité routière et des hauts fonctionnaires ont voulu se venger des parlementaires pour avoir assoupli le permis (de conduire) à points", a ajouté l’élu du Val-d’Oise.

Même déception pour son collègue Yves Albarello : "C’est un rendez-vous de dupes parce que l’immense majorité des députés UMP ont souhaité rencontrer le ministre de l’Intérieur pour pouvoir discuter ensemble des mesures annoncées", a-t-il dit.

"Nous demandions un moratoire et nous n’avons pas de moratoire", a ajouté le député UMP de Seine-et-Marne.

"On souhaitait un peu de recul, la mise en place d’une commission et qu’on analyse les besoins pour faire des propositions concrètes."

DIVERGENCES

Le président du groupe UMP, Christian Jacob, s’est montré moins critique.

"Nous avons trouvé plusieurs points d’accord", a-t-il dit. "La sécurité routière est un sujet majeur pour notre majorité. Il est hors de question de sortir de cette ligne-là".

Le "patron" des députés UMP, qui a reconnu des divergences sur "l’application" des mesures entre le gouvernement et sa majorité, a annoncé la mise en place la semaine prochaine d’un "comité de liaison" sur ce sujet entre le groupe et le ministère de l’Intérieur.

Il a aussi annoncé la création d’une mission d’information parlementaire sur les causes de la hausse de la mortalité routière.

Le nombre de morts sur les routes françaises a augmenté de 19,9% en avril (355 décès) par rapport au même mois en 2010. Le nombre de tués sur les routes est en hausse de 13% sur les quatre premiers mois de l’année.

Le gouvernement a également décidé de durcir les sanctions contre la vitesse et l’alcool au volant.

La conduite sous l’emprise de l’alcool est la première cause de mortalité au volant. Conduire avec un taux d’alcoolémie supérieur au taux légal multiplie par huit le risque d’accidents mortels, selon des statistiques de la Sécurité routière.

Les excès de vitesse de plus de 50 km/h seront désormais des délits en première instance alors qu’ils étaient jusqu’à présent ainsi qualifiés juridiquement uniquement en cas de récidive.

Actuellement, un excès de vitesse de plus de 50 km/h est sanctionné d’une amende de 1.500 euros et d’un retrait de six points du permis de conduire en première infraction.

Selon le gouvernement, au moins 770 vies pourraient être sauvées par an si les limitations de vitesse étaient respectées par tous.

Les autres comportements "à risque" comme l’utilisation d’un téléphone au volant, l’envoi de textos, la visualisation d’internet ou d’autres écrans pendant la conduite seront plus durement sanctionnés.

Emile Picy, édité par Patrick Vignal - Le Point.fr - Publié le 18 mai 2011


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