Vol Rio-Paris : les familles espèrent que leurs proches n’ont pas vu venir le crash

Le président de l’association Entraide et Solidarité AF447, Jean-Baptiste Audousset, espère que que les victimes du crash du Rio-Paris en 2009 ne se sont rendues compte de rien, comme tend à la montrer la note du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) publiée vendredi.

Q : Que vous a appris la note du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) rendue publique vendredi

R : "On nous a décrit le vol. On n’en avait auparavant aucune idée. Les familles peuvent plus matérialiser les derniers instants de leurs proches (...) Pour certaines, c’est plus angoissant de savoir, pour d’autres c’est une avancée.

Il y a une question que tout le monde se pose, c’est de savoir quelles ont été les dernières minutes de nos proches. Le BEA nous a dit que dans les 5-6 dernières minutes entre le désengagement du pilote automatique et le crash, il n’y a pas eu de communication entre le PNC (ndlr : stewards et hôtesses) et les pilotes. On peut se dire que s’il n’y a pas eu de communication pour demander ce qui se passait, c’est qu’il n’y avait pas plus de turbulences, que ce n’était pas une situation exceptionnelle pour eux. Et donc qu’a priori ils ne s’en seraient peut être pas rendus compte, ce qui est rassurant pour les familles. Mais on ne pourra être sûr qu’à la fin de l’enquête."

Q : Cette note vous apporte-t-elle des convictions, sur le rôle des pilotes par exemple ?

R : "On ne peut faire aucune interprétation. Il faut laisser le temps au BEA de travailler. Pour les familles, il faut qu’un climat de sérénité revienne.

Il ne faut pas d’interprétation. C’est le risque d’une telle note, que les familles n’ont pas souhaitée (...) Elle n’ont pas peur de la vérité (...) Seulement, on ne veut pas qu’on jette en pâture les pilotes par exemple. S’il s’avère que des erreurs ont été commises, on verra. La faute des pilotes, ce n’est clairement pas notre position actuellement".

Q : Qu’attendez-vous maintenant ?

R : "L’enquête pénale se poursuit. Dans cette enquête, les familles pourront intervenir, poser des questions et faire des demandes d’actes.

Ce qu’il va falloir, c’est ne pas se cantonner aux dernières secondes et aux dernières minutes d’un cockpit, mais bien en amont savoir pourquoi il y a eu cet accident, et vraiment ouvrir un débat (...) Et qu’on en tire toutes les conséquences."

Propos recueillis par Cécile AZZARO

Lepoint.fr publié le 29 mai 2011


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