Crash Yéménia : "Les victimes ne sauront jamais la vérité"

Des familles des victimes du crash de l’Airbus A 310 de la compagnie aérienne Yéménia Airlines se sont rendues au Tribunal de Marseillle ce mardi afin de savoir où en sont les procédures judiciaires ouvertes en France. Pour Maître Saïd Larifou qui défend les intérêts des parties civiles, il y a eu des avancées mais aussi de sérieux échecs. L’avocat a une nouvelle fois pointé du doigt l’attitude des autorités yéménites et de la société américaine, propriétaire de l’appareil. Maître Larifou qui suit le dossier depuis le début redoute que les familles des victimes ne connaissent jamais la vérité sur le drame survenu le 30 juin 2009.

A l’issue de leur rencontre avec le juge d’instruction en charge de l’enquête au Tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), les familles des victimes du crash de l’Airbus A310 de la Yéménia sont apparues abattues et complètement désespérées.

Ce mardi 31 mai, le juge du tribunal de Marseille a souhaité communiquer avec les parties civiles sur l’état des procédures judiciaires ouvertes en France. Joint par téléphone, Maître Saïd Larifou qui défend les intérêts de plusieurs familles de victimes, a constaté des avancées dans l’enquête mais aussi de "sérieux échecs". Le travail des enquêteurs a permis de repêcher des corps et de les identifier. Les informations contenues dans les boîtes noires de l’appareil endommagé ont également été lues.

Tous ces éléments ont permis d’arriver à une conclusion : c’est une erreur humaine, une erreur de pilotage qui a conduit au crash de l’A310 de la Yemenia le 30 juin 2009 au large de Moroni. Mais ces conclusions ne satisfont pas les parties civiles qui attendent les éléments techniques de l’appareil.

Le manque de coopération des autorités yéménites, de la société américaine propriétaire de l’appareil constituent pour Maître Saïd Larifou "un obstacle manifeste et sérieux pour comprendre la vérité". Le conseil craint par ailleurs que ses clients "ne connaissent jamais la vérité". Une plainte a d’ores-et-déjà été déposée au parquet de Bobigny pour "obstacle à la manifestation de la vérité". Les familles des victimes demandent à ce que les moyens politiques et diplomatiques soient mis en oeuvre pour faire avancer l’enquête.

http://www.linfo.re publié le 31 mai 2011


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