Recueillement dans le Var pour les victimes des inondations de 2010

DRAGUIGNAN - Après une messe de recueillement dans la matinée, un mémorial a été inauguré mercredi après-midi à Draguignan à la mémoire des victimes des pluies qui ont dévasté le Var le 15 juin 2010, en présence des familles des 23 morts et deux disparus.

Près de 3.000 personnes ont assisté à cette cérémonie. Le secrétaire d’Etat aux Transports, Thierry Mariani, s’inclinant "devant le courage" des familles, a souligné qu’il était "important de garder la mémoire", "pour que nul n’oublie cette catastrophe imprévisible".
Le mémorial, qui culmine à cinq mètres et représente une femme protégeant son enfant, symbolise, selon son concepteur, le général Dominique Barlet, "le chaos, la solidarité et la renaissance".
En marbre de Carrare, il a été financé par une souscription publique lancée par la commune de Draguignan, dont le maire UMP Max Piselli a salué les généreux donateurs. "Draguignan a pleuré, a souffert, a douté mais à la fin s’est relevée", a-t-il déclaré.
En début de matinée, une messe avait été dite en l’église Saint-Michel par le vicaire général du diocèse Fréjus-Toulon, Jean-Yves Molinas, évoquant la nécessité de "continuer de faire le deuil car la souffrance est toujours présente et les familles sont toujours sous le choc".
Dans la matinée également, une cinquantaine de personnels de l’ancienne prison de la ville, détruite, s’étaient réunis à l’entrée du site pour dénoncer, selon FO, "le manque de reconnaissance officielle de l’administration pénitentiaire pour tout le travail qui a été fait".
Ensuite, c’est au hameau de Rebouillon, au nord de Draguignan, qu’une cinquantaine de riverains de la rivière Nartuby se sont retrouvés pour déposer des gerbes à la mémoire de trois des leurs et déplorer l’absence de travaux.

Parmi les autres instants forts de cette journée, 13 sapeurs-pompiers et 14 civils ont été honorés par le préfet du Var, Paul Mourier, qui leur a décerné une médaille pour acte de courage et de dévouement. Dans un même temps, une plaque commémorative était dévoilée dans la commune de Trans-en-Provence.
Tout au long des diverses cérémonies, la plupart des familles, profondément recueillies, ont gardé le silence, certaines étouffant des sanglots, notamment lors des nombreux dépôts de gerbes au pied du mémorial.
Le 15 juin 2010, des "averses paroxystiques", selon les experts de la mission d’enquête nationale, s’étaient abattues sur le Var, venant gonfler rapidement les rivières et provoquant d’exceptionnelles inondations.
Outre les pertes humaines, les conséquences matérielles étaient considérables : des villages dévastés (Les Arcs-sur-Argens ou Taradeau), la prison détruite, des zones industrielles, des récoltes, des campings anéantis et près de 10.000 véhicules hors d’usage. Bilan : 31.560 sinistrés, dont 3.417 entreprises et 18.350 habitations et logements touchés.
Une semaine après, Nicolas Sarkozy décrétait l’état de catastrophe naturelle dans 22 communes.
Aujourd’hui, l’économie est, selon la communauté d’agglomération dracénoise, reconstruite à 97% mais plusieurs communes gardent encore des stigmates, comme aux Arcs où un trou béant grève la place principale. Un total de 90 millions d’euros de travaux d’urgence restent également à réaliser le long de la Nartuby.
Une nouvelle gouvernance des bassins hydrauliques est également prévue ainsi qu’un réaménagement foncier et forestier des 3.000 hectares de la plaine de l’Argens.
Du côté des assurances, tous les dossiers ne sont pas finalisés, notamment dans le monde agricole et chez les sapeurs-pompiers, qui ont perdu 87 véhicules.

L’Express.fr - Publié le 15 juin 2011


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