Rio-Paris : les alarmes de décrochage en cause ?

Le BEA envisage de publier une recommandation sur leur fonctionnement.

Une recommandation concernant le fonctionnement des alarmes de décrochage sur les appareils d’aviation pourrait être publiée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). C’est en tout cas ce qu’il envisage, a-t-il affirmé mardi, alors qu’il est chargé de l’enquête sur la catastrophe du vol Air France Rio-Paris qui a fait 228 victimes en juin 2009.
Cette alarme peut "perturber l’équipage"

Le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec, avait relevé vendredi que cette alarme, "qui s’arrête à certains moments, a pu perturber l’équipage dans (sa) compréhension" de ce qui se tramait, avant l’accident. Air France a, pour sa part, indiqué mardi avoir envoyé un courrier à l’Agence européenne de la sécurité aérienne, demandant que cette question soit rapidement réexaminée.

La compagnie avait critiqué, pour sa part, la fiabilité de l’alarme de décrochage de l’Airbus dès publication du rapport du BEA vendredi. Air France estimait que ses "multiples activations et arrêts intempestifs et trompeurs" avaient "fortement" handicapé les pilotes. Et de les défendre : "rien ne permet à ce stade de remettre en cause les compétences techniques de l’équipage".

Or, dans son rapport , le BEA mettait en cause notamment la formation et les réactions de l’équipage après le décrochage de l’avion.
Un nouvel élément pour les familles de victimes

La recommandation qu’envisage le BEA pourrait donner des arguments aux familles des victimes au Brésil et en France qui reprochent au bureau d’enquête de se focaliser sur l’équipage dans ce dossier aux enjeux financiers énormes. Jusqu’ici, le givrage des sondes Pitot de l’équipementier français Thales était la seule défaillance technique établie. Toutefois, les enquêteurs ont toujours estimé qu’elle ne pouvait expliquer à elle seule l’accident.

C’est le décrochage de l’A330, signifiant que l’avion n’était plus porté par l’air, qui a entraîné le 1er juin 2009 sa chute vertigineuse de 11.500 mètres en moins de trois minutes jusqu’à son impact avec la surface de l’eau.

Europe1.fr avec AFP - Publié le 2 août 2011


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