Attentat du Caire : les amis de Cécile, 17 ans, traumatisés

Les adolescents touchés par l’attaque de dimanche sont rentrés en France .

Ceux qui connaissaient Cécile Vannier, 17 ans, ne semblent toujours pas y croire. Issue d’une vieille famille de Levallois-Perret, la jeune lycéenne a été tuée dimanche soir dans l’attentat du Caire. Ses parents, déjà touchés par la mort d’un premier enfant il y a plusieurs années, se sont envolés lundi pour la capitale égyptienne.

Fiora, qui avait rencontré Cécile lors d’un précédent séjour organisé en 2008 par la mairie de Levallois au Mexique, la décrit comme une fille « joyeuse », « qui adorait les voyages et les découvertes ». Elles devaient d’ailleurs partir ensemble en Égypte, jusqu’à ce que Fiora décide d’opter pour un autre séjour en avril. Un changement de programme qui lui donne le sentiment d’être une rescapée.

Lundi, Fiora se pressait avec une vingtaine de collégiens et lycéens, les yeux rougis, devant l’hôtel de ville pour attendre le retour de leurs autres camarades touchés par l’attentat. À l’arrivée des deux cars de la mairie venus récupérer les familles et la trentaine de jeunes Levalloisiens arrivés lundi matin à l’aéroport de Roissy, ils cherchaient des yeux leurs amis.

Les jeunes victimes, protégés par un cordon de police, accrochés au bras de leurs parents ou emmitouflés dans leur capuche, sont rentrés discrètement dans la mairie sans s’exprimer, réservant leur récit à la cellule de soutien psychologique mise en place à Roissy. Ils devront également raconter leur calvaire aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

« Elle a tout vu au ralenti »

Le groupe victime de cet attentat était composé de 54 jeunes de 11 à 17 ans et de 7 adultes. Arrivés le 16 février en Égypte pour un séjour touristique de huit jours, ils ont été surpris par l’explosion à la veille de leur retour, alors qu’ils sillonnaient un quartier touristique du vieux Caire, le bazar Khan el-Khalili.

« Ils ne parlent pas beaucoup pour l’instant. Même à leurs parents », selon Jean-Yves Cavallini, adjoint au maire, qui a pris en charge les familles avec l’aide d’une équipe d’aide psychologique. Certains proches acceptaient lundi d’évoquer le drame. Comme Elsa, 14 ans, rassurée de savoir sa sœur jumelle Malou en vie : « Pour l’instant, elle est encore sous le choc. Elle m’a simplement raconté que l’attentat s’est passé comme au cinéma, qu’elle a tout vu au ralenti. »« Nous avons appris qu’il y avait eu un attentat en Égypte en regardant le journal télévisé. Ma mère était très inquiète et elle a passé toute la soirée à la mairie pour être informée », rapporte également Elsa. Finalement, la famille a appris avec un grand soulagement que la jeune fille était seulement blessée au pied et souffrait de légères égratignures. Elle devait retrouver les siens lundi soir, comme huit autres jeunes restés hospitalisés plus longuement au Caire. Trois adolescents ayant eu les tympans crevés ou touchés par des éclats au poumon doivent pour leur part être rapatriés ce matin en avion sanitaire.

Le père d’un des accompagnateurs des jeunes en Égypte a pour sa part indiqué que son fils, joint par téléphone avant son retour, « avait du mal à parler » et « avait l’air très choqué » : « Il m’a dit que ça a sauté à dix mètres de lui. » « Je ne réalise pas tout à fait ce qui s’est passé, à croire que l’on est dans un cauchemar », souffle une autre élève du collège Louis-Blériot. Delphine, scolarisée quant à elle au collège Saint-Julien, a eu une de ses amies au téléphone. Elle lui a parlé de corps mutilés et de trottoirs maculés de sang. « Heureusement, elle a l’air de bien encaisser », se rassure l’adolescente.

« C’est un choc terrible. Ce qui compte après ce moment d’émotion, c’est de faire en sorte que les enfants soient bien encadrés », résume le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany. De leur côté, le lycée et les collèges de la ville préparent déjà une cellule de soutien psychologique pour la rentrée des classes, lundi prochain.

[LeFigaro.fr>http://www.lefigaro.fr] - publié le 25 février 2009


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