Accident AF447 Rio-Paris : 228 victimes

De Stéphane JOURDAIN et Pierre-Marie GIRAUD

PARIS (AFP) — Un Airbus A330 d’ Air France transportant 228 personnes, dont 73 Français, entre Rio de Janeiro et Paris a disparu lundi matin dans une catastrophe aérienne au-dessus de l’Atlantique, ne laissant pratiquement aucun espoir de retrouver des rescapés.

Les chances de récupérer des survivants du vol AF447 "sont infimes", a déclaré le président Nicolas Sarkozy à l’aéroport de Roissy, parlant d’un "accident tragique". Vers 17H00, Air France a adressé "ses condoléances" mais sans jamais parler de morts.

Il n’y a "aucun élément précis sur ce qui s’est passé", a ajouté le chef de l’Etat. L’avion avait quitté Rio dimanche à 19H29 locales (22H29 GMT) et devait se poser lundi à 11H15 heure de Paris (09H15 GMT), à l’aéroport de Roissy, où il n’est jamais arrivé.

M. Sarkozy s’est entretenu lundi soir avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour lui exprimer "ses condoléances et sa solidarité" aux familles brésiliennes des passagers", a annoncé l’Elysée.

Des recherches ont immédiatement été engagées de part et d’autre de l’Atlantique. La France a demandé le concours des moyens satellitaires d’observation et d’écoute du Pentagone.

Des avions de reconnaissance français ont été mobilisés, et l’armée de l’air brésilienne a lancé tôt lundi matin des recherches au large de sa côte Nord-Est. Le Brésil évaluait peu avant minuit, heure française, la possibilité d’utiliser des avions avec des moyens électroniques et des radars permettant de localiser des débris de nuit.

Sept avions et hélicoptères, ainsi que trois navires, participent à ces recherches dans une zone située à plus de 1.100 km au nord-est des côtes brésiliennes.

Selon le directeur général d’Air France, la zone où l’appareil a disparu a été localisée "à quelques dizaines" de miles nautiques près.

Aucune trace de l’appareil n’avait été repérée lundi soir et aucune de ses trois balises de détresse n’avait émis de signal, "ce qui tendrait à prouver que la catastrophe a été très rapide", a indiqué le Centre national d’études spatiales (Cnes).

Le dernier message envoyé automatiquement par l’appareil pour signaler une panne électrique a été reçu à 04H14 heure de Paris (02H14 GMT), laissant ensuite les contrôleurs aériens sans nouvelles des 216 passagers - 126 hommes, 82 femmes, 7 enfants et 1 bébé - et 12 membres d’équipage.

Les personnes à bord appartenaient à 32 nationalités, dont 73 Français (61 passagers et les 12 membres d’équipage), 58 Brésiliens et 26 Allemands, a indiqué le ministère de Jean-Luis Borloo, en charge des Transports. Il y avait aussi notamment 9 Italiens, 6 Suisses, 5 Libanais, 5 Britanniques, 4 Hongrois, 3 Irlandais, 3 Norvégiens, 3 Slovaques.

S’il n’y avait aucun survivant, ce serait la plus grave catastrophe de l’histoire d’Air France, qui n’a déploré aucun mort depuis le crash du Concorde en juillet 2000 (113 morts). Ce serait également le premier accident mortel d’un A330 en vol commercial.

"Le plus vraisemblable est que l’avion a été foudroyé", a déclaré François Brousse, directeur de la communication d’Air France. "Il est entré dans une zone orageuse avec de fortes perturbations qui a provoqué des dysfonctionnements", a-t-il ajouté. Selon Météo France, cette zone de rencontre des masses d’air des hémisphères nord et sud est qualifiée de "pot au noir".

L’appareil est "habilité" pour faire face à des perturbations tropicales "mais il doit y avoir eu accumulation de circonstances", a estimé M. Borloo.

L’avion, mis en service en 2005 et révisé mi-avril 2009, avait un équipage expérimenté, son commandant de bord ayant effectué 11.000 heures de vol, dont 1.700 sur Airbus A330/A340. Dans un "dernier message", ce dernier annonçait "des turbulences et après le contact a été perdu", a raconté à l’AFP une source aéroportuaire.

La section de recherche de la gendarmerie des transports aériens a été chargée de l’enquête et le tribunal de Bobigny a hérité de la compétence dans cette affaire.

Hébétés, les yeux rougis par les larmes, les proches des passagers de l’avion disparu étaient pris en charge aux aéroports de Roissy, comme de Rio.

Une équipe de gendarmes spécialisés dans l’identification des victimes a commencé à collecter à Roissy auprès des familles des éléments d’identification.


Crédit photos : Plus d’infos ... Les communiques de AIR FRANCE Le Guide du Ministère de la Justice concernant les victimes d’accidents collectifs

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