De nouveaux témoignages accableraient Servier sur le Mediator

PARIS (Reuters) - Deux anciens chercheurs ayant travaillé pour les laboratoires Servier ont expliqué aux juges chargés du dossier du Mediator que les études sur ce médicament avaient été falsifiées pour le présenter comme un antidiabétique et non comme un coupe-faim, rapportent mardi Le Figaro et Libération.

Le Mediator, prescrit comme antidiabétique à plusieurs centaines de milliers de personnes entre 1976 et 2009, est soupçonné d’avoir causé de 500 à 2.000 décès en France.

Selon Le Figaro, le professeur Jean Charpentier, neurochirurgien ayant travaillé pour Servier dès la fin des années 1960, s’est dit devant les juges "très étonné de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car ça n’a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique".

Libération ajoute que ce chercheur aujourd’hui à la retraite "a aussi confirmé que son rapport a été modifié pour supprimer toute référence à l’effet coupe-faim du Mediator ainsi que sa parenté chimique avec l’amphétamine".

"Le mot amphétamine était à éviter pour présenter un dossier à l’AMM (l’autorisation de mise sur le marché"), a dit Jean Charpentier, cité par Le Figaro.

Des propos démentis par Me Hervé Temime, avocat de Servier, sur Europe 1 mardi matin.

"Les laboratoires Servier n’ont pas trompé les autorités en masquant le fait que le Mediator était un coupe-faim, ce qu’il n’était pas", a-t-il dit.

Marc Angrand - Le Point.fr avec Reuters - Publié le 6 septembre 2011


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes