Marcoule : l’enquête dira si l’accident est lié aux lacunes constatées

PARIS - L’enquête montrera si l’accident survenu lundi dans le four de fusion de l’installation Centraco à Codolet (Gard), près du site nucléaire de Marcoule, est en lien avec les lacunes de sûreté relevées dès 2008, a déclaré mercredi le directeur général de l’ASN Jean-Christophe Niel.

Suite à cet accident qui a causé la mort d’un salarié et fait trois blessés, dont l’un grièvement brûlé, trois enquêtes sont en cours, a précisé devant la presse M. Niel, qui n’a pas voulu formuler "d’hypothèses"

Outre l’enquête judiciaire, dans le cadre de laquelle l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été "réquisitionnée" par le parquet, se déroulent une enquête de l’inspection du travail et une enquête de l’ASN. La division de l’ASN de Marseille a ainsi débuté mardi une inspection qui pourrait se dérouler sur plusieurs jours, a rappelé M. Niel.

En 2008, l’ASN avait constaté des lacunes et demandé à la Socodei, filiale d’EDF exploitant le Centre de traitement et de conditionnement des déchets de faible activité (Centraco), de mettre en place un plan d’amélioration de la sûreté de son installation.

Il y avait, selon M. Niel, "un manque d’engagement de la direction générale sur la sûreté". L’installation "ayant de la très faible radioactivité, la sûreté n’était pas traitée au niveau où elle devait l’être", a-t-il indiqué.

Il s’agit d’une "question de comportement au quotidien" de "l’ensemble des gens qui interviennent sur l’installation, du plus haut au plus bas niveau", "ce qu’on appelle la culture de sûreté, ce n’est pas juste le respect d’un règlement", a-t-il précisé.

Neuf inspections ont été menées sur le site en 2009, cinq en 2010 et déjà cinq en 2011, dont la dernière dans la nuit du 31 mai au 1er juin.

"Nous avons eu la conviction que les choses s’amélioraient", a souligné M. Niel.

"L’enquête montrera si l’accident est lié aux lacunes qu’on avait identifiées ou si c’est indépendant", a-t-il poursuivi, estimant qu’il était "trop tôt" pour le dire.

"Il faut faire attention à ne pas minimiser l’accident parce qu’il est peu radiologique, c’est quand même un accident avec un mort et un blessé grave", a par ailleurs relevé M. Niel, sans pouvoir dire à ce stade si l’ASN le classera sur l’échelle internationale des événements nucléaires (Ines).

20minutes.fr - Publié le 14 septembre 2011


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