Mediator : le procès pénal pourrait être reporté au-delà de mai 2012

La date du premier procès pénal dans l’affaire du Mediator, fixée au 14 mai prochain par le tribunal de Nanterre, n’a rien de définitif, a déclaré lundi soir la porte-parole du laboratoire, Lucy Vincent. "Il faut mettre la date au conditionnel", a-t-elle dit sur i-Télé, en rappelant que "la défense de Servier a demandé le regroupement du procès de Nanterre avec l’instruction en cours au pôle santé" de Paris.
Mme Vincent, directrice générale des affaires extérieures de Servier, a réaffirmé que le groupe pharmaceutique "réfute absolument" l’accusation de tromperie et d’escroquerie. "Nous combattrons avec le dossier scientifique très ferme que nous avons contre ces accusations", a-t-elle assuré.

Elle a affirmé que lors de la demande de mise sur le marché du Mediator, "tout ce qui était pertinent à la demande a été mis dans le dossier". "Quand vous aurez accès à tout le dossier (...), vous verrez à quel point c’était juste impensable qu’on puisse dire qu’on a essayé de dissimuler quoi que ce soit", a-t-elle ajouté. Mme Vincent estime que les chiffres de 500 à 2 000 décès qui seraient imputables au Mediator "n’ont jamais été confirmés". "Personne pour l’instant n’a confirmé ces chiffres [qui] ne correspondent pas à ce que nous constatons dans les bases de données de pharmacovigilance", a-t-elle dit.

LETTRE AU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Interrogée sur la lettre adressée par Jacques Servier, patron du laboratoire Servier, au président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, en février 2011, concernant l’attitude du président de la mission d’information parlementaire sur le dossier, Gérard Bapt (PS), Mme Vincent a expliqué que le groupe Servier "estimait qu’on avait droit à être écoutés avec une présomption d’innocence pendant les auditions".

"M. Bapt devrait observer une réserve permettant à la représentation nationale de remplir sa mission avec sérénité et impartialité", écrit le patron de Servier après la mise en place d’une mission parlementaire sur le Mediator à l’Assemblée, présidée par le cardiologue et député PS Gérard Bapt. M. Servier faisait référence à des déclarations de M. Bapt, qui s’était inquiété, par voie de presse, d’un dépaysement des procédures judiciaires engagées contre Servier, l’une étant instruite à Nanterre et l’autre à Paris.

Au nom du laboratoire, M. Servier "rappelle" encore à M. Accoyer la nécessité que les magistrats puissent exercer leur rôle "avec la sérénité nécessaire, sans ingérence" d’un parlementaire qui constitue, selon lui, une "atteinte" au principe de la séparation des pouvoirs. "Nous vous demandons de veiller à ce que ces principes soient respectés au sein de votre assemblée", conclut M. Servier.

LeMonde.fr publié le 27 septembre 2011


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