Les débris récupérés ne proviennent pas de l’Airbus disparu

Les débris récupérés dans l’Atlantique par des secouristes brésiliens ne proviennent pas de l’Airbus A330 d’Air France qui s’est abîmé lundi, ont déterminé jeudi les enquêteurs. A Paris, le secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, a appelé une nouvelle fois à la prudence sur les données de l’enquête et indiqué que la priorité était la recherche des boîtes noires. "L’objectif principal, c’est de mettre la main sur ce qu’on appelle les boîtes noires, les enregistreurs de vol", a-t-il dit sur RTL. Dominique Bussereau a indiqué qu’il n’était pas question d’incriminer les Brésiliens, qui sont "frères" dans la douleur.

Dans la matinée de jeudi, le général Ramon Cardoso, directeur du département de contrôle de l’espace aérien brésilien, avait annoncé que la marine avait récupéré une première pièce provenant de la soute à bagages de l’Airbus. Mais quelques heures plus tard, il a dû faire machine arrière : "Jusqu’à présent, aucune pièce de l’avion [d’Air France] n’a été récupérée", a-t-il dit à la presse. Il a expliqué que la pièce remontée par un hélicoptère était "en bois" et qu’il "n’existait pas de pièces en bois sur cet avion" (l’Airbus, NDLR). "On peut ainsi confirmer que cette pièce ne faisait pas partie des débris de l’avion." Le général Cardoso a aussi affirmé que l’huile découverte à la surface de la mer était celle "d’un navire, pas d’un avion" car il s’agissait d’huile et pas de kérosène.

Onze avions de l’armée de l’air brésilienne quadrillent une zone de 6 000 km2, à partir d’une base située dans les îles de Fernando de Noronha, au large des côtes du nord-est du Brésil. En mer, trois navires de guerre brésiliens passent au peigne fin le secteur présumé de la catastrophe.

L’Airbus, qui se rendait de Rio de Janeiro à Paris, a disparu pour des raisons encore non élucidées, avec 228 personnes à bord, alors qu’il survolait l’Atlantique. Officiels et pilotes français ont invité jeudi à la prudence après la multiplication des hypothèses sur le drame. Le Monde a avancé dans son édition datée du 5 juin que la vitesse de l’Airbus était erronée et qu’un "enchaînement d’événements catastrophiques" avait conduit à sa désintégration en vol, une thèse qui fait débat.

Le président du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a jugé toute piste prématurée et a invité la presse à la prudence.
Paul-Louis Arslanian a estimé qu’il y avait "beaucoup trop d’informations, dans tous les sens, qui sont plus ou moins vraies, plus ou moins validées avec des extrapolations, des tentatives d’explication." Prié de dire si l’avion avait pu exploser en vol, il a répondu : "A ce stade, rien n’est exclu." Le BEA a relevé, dans un communiqué publié jeudi soir, que "de nombreuses informations plus ou moins exactes ou tentatives d’explications de l’accident circulent actuellement", et ajouté que seuls deux éléments étaient établis à ce stade de l’enquête.

Il s’agit de la présence, à proximité de la route prévue de l’avion au-dessus de l’Atlantique, de conditions dites de "cellules convectives" (mouvements verticaux de l’atmosphère qui se traduisent par des courants ascendants et descendants), caractéristiques des régions équatoriales. Le BEA relève aussi, "à partir de l’exploitation des messages automatiques transmis par l’avion, l’incohérence des différentes vitesses mesurées" de l’appareil. Le BEA annonce enfin qu’il tiendra un point de presse samedi en fin de matinée au Bourget.

Les familles des victimes étaient de leur côté attendues près du lieu de la catastrophe de l’Airbus qui s’est abîmé avec 228 personnes à bord, dont 59 Brésiliens, dans la nuit de dimanche à lundi. L’armée de l’air a indiqué que les familles devaient se rendre à Recife, sur la côte nord-est, à quelque 1 000 km de la zone de recherche, mais un membre des familles a déclaré que celles-ci voulaient se rendre sur l’île de Fernando de Noronha, à 360 km de la côte, où est située la base avancée des opérations.


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes