Le suspect principal de l’attentat de Marrakech condamné à mort

Un juge marocain a condamné vendredi à la peine de mort Adel Osmani pour avoir organisé et perpétré un attentat à bombe qui avait fait 17 morts, dont huit Français, le 28 avril dernier dans un café de Marrakech.

Cette action était la plus meurtrière commise au Maroc depuis les attentats suicides coordonnés qu’avaient perpétrés des extrémistes islamistes en 2003 à Casablanca.

A l’énoncé du verdict, des parentes d’Osmani et de ceux qui ont été reconnus coupables de complicité avec lui se sont mises à crier et à éclater en sanglots, a rapporté un journaliste de Reuters présent dans la salle d’audience.

L’accusation avait réclamé la peine "la plus sévère possible" contre Osmani et huit hommes accusés d’être ses complices. La peine capitale, autorisée par le code pénal marocain, n’a cependant pas été appliquée depuis 1992.

Adel Osmani avait rejeté les chefs d’accusation retenus à son encontre, notamment ceux de fabrication d’explosifs et de meurtre. Ses avocats ont exprimé l’intention d’interjeter appel.

Invité ce vendredi par les juges à faire une dernière déclaration avant que le verdict soit prononcé, Osmani, portant la barbe et vêtu d’un sweat-shirt gris des New York Yankees, s’est déclaré innocent du chef de complot politique.

"Toute cette affaire est sans fondement", a-t-il dit.

"Il y a tant d’injustice dans ce pays (...) Je ne comprends pas ce pays. Des innocents se trouvent impliqués dans des affaires comme celle-ci alors qu’ils sont en fait utilisés dans des stratagèmes politiques."

Osmani était accusé de s’être déguisé en hippie joueur de guitare et d’avoir posé deux bombes dans un café de la place Djemaa el Fna de Marrakech, l’une des principales attractions touristiques de la ville.

Le ministère de l’Intérieur a dit qu’Osmani entretenait des liens avec Al Qaïda, mais des agents locaux du réseau islamiste ont démenti toute implication dans l’attentat.

Un homme présenté comme son principal complice, Hakim Dah, s’est vu infliger une peine de réclusion à perpétuité.

Sept autres accusés ont été condamnés à des peines de deux à quatre ans de prison pour appartenance à une organisation illégale, assistance à la préparation d’un attentat, ou pour ne pas avoir révélé à la police l’identité du poseur de bombe.

Des parents de victimes françaises ont assisté en nombre au procès. Certains tenaient à la main des portraits de leurs proches disparus tandis que d’autres se pressaient autour d’une interprète.

Les avocats des parents de victimes avaient fait savoir qu’ils tenaient à ce que les suspects reçoivent des peines sévères, mais qu’ils ne demandaient pas la peine de mort.

Philippe Bas-Rabérin ; Nouvelobs.fr le 28/10/2011


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