Le crash dû à une série de fautes ?

Le 25 janvier 2007, un avion de ligne ratait son décollage et percutait un camion, tuant le chauffeur sur le coup. Le procès du pilote et de la compagnie Régional s’ouvre aujourd’hui

Il est 10 h 20, ce 25 janvier 2007. Du brouillard recouvre l’aéroport de Pau-Uzein ; la neige commence à tomber. La température extérieure oscille entre 0 °C et - 1 °C. Le vol AF 7 775 à destination de Paris-Charles-de-Gaulle quitte le parking et s’engage sur une piste de décollage. Cinquante passagers se trouvent à bord ainsi que quatre membres d’équipage. Trois minutes plus tard, l’avion de type Fokker, qui appartient à la flotte de la compagnie Régional, une filiale d’Air France, est autorisé à mettre les gaz. À 10 h 26, il quitte la terre ferme. Et part en vrille. Une aile touche le sol, l’avion sort de la piste, rebondit, défonce le grillage d’enceinte de l’aéroport et traverse la route départementale 289. Michel Coupau, un chauffeur routier de 53 ans, passe à ce moment-là au volant de son camion. Il meurt sur le coup lorsque son poids lourd est percuté. L’avion finit sa course folle quelques centaines de mètres plus loin, au milieu d’un champ. À l’intérieur, tout le monde a vu sa vie défiler, mais personne n’a été gravement blessé.

Presque cinq ans après ce crash surréaliste, le commandant de bord, Jean-Jacques Bertrand, 48 ans, et la compagnie Régional sont poursuivis pour homicide involontaire et blessures involontaires par manquement à une règle de sécurité. Leur procès s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Pau, présidé par le juge Marc Magnon. Prévus pour durer deux jours - voire déborder sur la journée de mercredi en cas de besoin -, les débats se tiendront exceptionnellement dans la salle des assises. Une trentaine de parties civiles se sont déjà fait connaître auprès de la justice, des passagers et, bien sûr, la famille de Michel Coupau. D’autres pourraient se présenter le premier jour d’audience.

Sud Ouest, 7 novembre 2011 par Elise Artigue Cazcara


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