40 ANS APRÈS L’ATTENTAT DU TRAIN CAPITOLE ENTRE PARIS ET TOULOUSE, LES VICTIMES DE TERRORISME MIEUX TRAITÉES

L’association SOS Attentats est créée en 1985 par Françoise Rudetzki, à la suite de l’attentat du Capitole, du nom de ce train reliant Paris-Austerlitz à Toulouse. Le 29 mars 1982, se produit l’un des premiers attentats meurtriers à bord d’un train en France, visant des civils. "L’émotion est forte, on est dans une vague d’attentats attribués au terroriste Carlos et à cette époque, les terroristes répondaient rarement de leurs actes devant la justice" se souvient Françoise Rudetzki, au micro de France Bleu Occitanie.

L’attentat du Capitole est attribué à l’organisation du Vénézuélien Carlos (de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez), figure du terrorisme international des années 1970 et 1980. Trente ans après les faits, en 2011, Carlos est jugé pour quatre attentats commis entre 1982 et 1983 pour lesquels il réfute toute implication, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

"À l’époque les victimes n’étaient pas considérées"

Françoise Rudetzki a elle-même été grièvement blessée le 23 décembre 1983, dans un attentat visant un restaurant à Paris où elle dine avec son mari pour ses dix ans de mariage. Choquée par l’absence de considération envers les victimes d’ attentats et l’absence de structure pour ces dernières, elle crée en 1985 l’association SOS Attentats pour venir en aide aux victimes et agir comme lobby auprès des autorités politiques françaises.

"Les terroristes bénéficiaient de non-lieu, on correctionnalisait leurs procès, ils étaient amnistiés. Je me suis battue avec Me Francis Szpiner l’époque pour que les victimes du Capitole témoignent au procès de Carlos en 2011" raconte Françoise Rudetzki.

"Les victimes se sont montrées très dignes, elle n’exprimaient pas de haine, elles ont raconté comment elles avaient vécu les faits, leur reconstruction durant les 30 ans qui ont suivi. Le procès est l’un des premiers procès réparateurs si l’on peut dire." - Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS Attentats

Certaines victimes de l’attentat du Capitole sont décédées avant le procès, d’autres "n’osaient pas se constituer partie civile, mais soutenues par l’association, elles se sont senties en confiance" se souvient Françoise Rudetzki. À l’époque, "il n’y avait aucun soutien psychologique mis en place pour les victimes d’attentat, il faut mesurer depuis le chemin parcouru. Carlos traitaient les victimes de personnes manipulées" raconte Françoise Rudetzki.

Retour sur les faits

À 20H42, le 29 mars 1982, à hauteur de la commune d’Ambazac en Haute-Vienne, à une vingtaine de kilomètres de Limoges, une bombe explose faisant 5 morts et une trentaine de blessés. La deuxième voiture de tête est déchiquetée, "mais le conducteur a réussi à arrêter le convoi, sans déraillement" précisent les dépêches AFP de l’époque. Les secours dégagent des corps, prennent en charge les blessés. La plupart des passagers sont originaires du Sud-Ouest ou de la région parisienne. Dix kilos d’explosifs ont été placés, selon les enquêteurs, dans un bagage d’un compartiment voyageur.

Crédit photos : Date : 28 mars 2022 Auteur : Marion CHANTREAU, France Bleu Occitanie Source : France Bleu

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes