A CHOLET, LE FEU D’ARTIFICE DU 14-JUILLET FAIT DEUX MORTS, DONT UN ENFANT DE 7 ANS

Un accident de tir s’est produit, jeudi vers 23 heures, pendant les célébrations de la fête nationale. Un garçon de 7 ans et demi et sa sœur de 24 ans sont morts, selon le procureur de la République. Un troisième membre de la famille est hospitalisé.

Un feu d’artifice a fait deux morts, jeudi 14 juillet au soir, à Cholet (Maine-et-Loire). Alors que le public regardait le spectacle pyrotechnique, un accident de tir s’est produit. Selon le procureur de la République, Eric Bouillard, des tirs tendus ont heurté un groupe de personnes situé à une soixantaine de mètres des mises à feu. Un garçon de 7 ans et demi a trouvé la mort, ainsi que sa sœur de 24 ans. Une troisième personne de la même famille a été blessée et a été transportée à l’hôpital, mais ses jours ne sont plus en danger. Aucun autre blessé ne s’est signalé​, précise le procureur.

Le lieu de l’accident, très proche de la mise à feu, interroge. « Aurait-il fallu empêcher l’accès à cette zone ? Ça fait partie des questions qu’on se pose​ », reconnaît M. Bouillard auprès du quotidien Ouest-France. Une enquête pour homicide involontaire a été confiée à la sûreté départementale du Maine-et-Loire et au commissariat de Cholet.

Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a expliqué que des membres de la sécurité auraient « conseillé aux personnes » se trouvant à proximité des lieux où s’est déroulé ensuite l’accident « de s’éloigner ». Ce qu’a confirmé dans un communiqué la société bretonne Hubert Thézé Pyrotechnie (HTP), à laquelle la municipalité confie le feu d’artifice du 14-Juillet depuis de nombreuses années : la zone de l’accident était en théorie « interdite au public ». « Un dysfonctionnement a eu lieu lors du tir, entraînant la projection des produits contenus dans les tubes (…) à l’opposé de la zone spectateurs », ajoute-elle.

Appel à témoins

Laurent Picard, venu au feu d’artifice avec ses deux filles de 8 et 13 ans, a assisté à l’accident, dont il a publié quelques images vidéo sur Facebook. « J’étais à 5 ou 6 mètres de l’explosion avec mes deux filles, j’ai reçu des étincelles et senti la chaleur du souffle », a-t-il témoigné auprès de l’AFP. « Heureusement, là où j’étais placé j’ai servi de bouclier à mes filles en quelque sorte », a-t-il ajouté, avant de se demander : « Est-ce une fusée partie de travers ou qui a explosé en retombant ? C’est arrivé tellement vite, je ne saurais pas dire. »

Peu après l’explosion, M. Picard a vu un homme allongé sur le sol, apparemment brûlé, et une femme à qui des secouristes faisaient un massage cardiaque. « Ça criait partout, c’était un peu la panique », se souvient-il. Malgré l’accident, le feu d’artifice a été mené à son terme puis la foule a été dispersée, selon lui.

De nombreuses vidéos circulaient cette nuit sur les réseaux sociaux. Pour le bien de l’enquête, les propriétaires des images sont invités à contacter le commissariat de Cholet (au 02-41-64-82-00). L’enquête devra déterminer si « oui ou non toutes les mesures de sécurité, et notamment sur la proximité du public avec le pas de tir, ont été respectées, est-ce que les normes ont été respectées, est-ce que les règles de l’art ont été respectées », a précisé le procureur.

A 1 h 45, l’intervention était toujours en cours. La police nationale de Cholet et d’Angers, le procureur et soixante-dix pompiers de Maine-et-Loire et de Vendée étaient sur place.

L’entreprise d’Ille-et-Vilaine Hubert Thézé Pyrotechnie tirait les feux d’artifice à Cholet jeudi soir, comme depuis 1994. Six artificiers étaient aux commandes du show visuel et musical, pour lequel le système de tir était informatisé.

Crédit photos : Le Monde 15/07/2022

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