ATTENTATS DE BRUXELLES : LE PROCES DES DIX ACCUSES S’OUVRE CE LUNDI

Il devrait durer au moins huit mois. Dix accusés vont être jugés pour les attentats du 22 mars 2016 qui avaient fait 32 morts et des centaines de blessés, à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles. Parmi ces dix accusés, six figuraient au procès des attentats du 13-Novembre.

Après le procès des attentats du 13 novembre 2015, qui s’est achevé le 29 juin à Paris, place désormais aux procès des attentats de Bruxelles qui avaient été commis le 22 mars 2016 à l’aéroport et dans une ligne du métro de la capitale belge.

Ce jour-là, trois terroristes s’étaient fait exploser : deux à l’aéroport (Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui) et un dans le métro (Khalid El Bakraoui), faisant des centaines de blessés et trente-deux morts.

Paris, Bruxelles, deux lieux touchés par des attentats, mais une même cellule terroriste pour les organiser et les perpétrer. À Bruxelles, à partir de ce lundi 12 septembre 2022, dix accusés vont être jugés. Parmi eux, six figuraient parmi ceux qui ont été condamnés au procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofien Ayari, Osama Krayem et Ali El Haddad Asufi. Le sixième, Oussama Atar, soupçonné d’être l’ordonnateur des attentats belges et parisiens, est également accusé dans les deux procès. Mais il est jugé en son absence, étant probablement mort en Syrie, en novembre 2017.

Le 13 octobre : le « vrai départ » du procès

Ce lundi, il ne s’agira que d’une audience préliminaire. Le but sera d’arrêter la liste des personnes qui témoigneront à l’audience et leur ordre de passage. Le procès reprendra ensuite le lundi 10 octobre avec une audience destinée à composer le jury. Car, contrairement à la procédure française, les crimes terroristes, en Belgique, sont jugés par trois magistrats professionnels et un jury populaire composé de douze personnes (plus vingt-quatre suppléants).

Enfin, l’audience sur le fond débutera à partir du jeudi 13 octobre pour une durée d’au moins huit mois, jusqu’en juin. Dans l’immédiat, 960 parties civiles ont été recensées dans ce qui est présenté comme le plus grand procès jamais organisé en Belgique devant un jury populaire. Comme à Paris, celles qui accepteront de parler aux médias seront porteuses d’un cordon vert ; les autres d’un cordon rouge.

Parmi les victimes, Philippe Vandenberghe. Il était cadre à l’aéroport de Zaventem. Aussitôt après l’explosion, il avait porté secours à plusieurs blessés, dans une épaisse fumée, au milieu des débris de verre et de métal. Je suis intervenu sur 18 personnes, je suis sûr d’avoir sauvé une femme​, poursuit ce célibataire de 51 ans, rencontré chez lui à Louvain-la-Neuve par l’AFP.

Pour lui, le procès doit être le début d’autre chose. On espère que nos souffrances seront reconnues, c’est ça l’important​.

Abdeslam absent lundi

Le procès se tient dans l’ancien siège bruxellois de l’Otan (rebaptisé le Justitia pour l’occasion), un bâtiment ultra-sécurisé mis temporairement à la disposition de la justice belge. 9,8 millions d’euros auront été nécessaires pour l’adapter aux besoins de la justice et d’un tel procès. Au total, une salle d’audience principale d’une capacité de 170 places, sept salles d’audiences relais pour les parties civiles et deux salles pour le public ont été aménagées.

Comme à Paris, le procès bruxellois devrait être jalonné de moments de forte émotion avec les témoignages des victimes, mais aussi de moments de tension. Quelle sera l’attitude de Salah Abdeslam qui s’était beaucoup exprimé à Paris, mais qui ne sera pas présent pour la première journée du procès à Bruxelles ?

À Paris, il a été condamné à la prison à perpétuité incompressible. Lundi, plusieurs avocats de la défense ont prévu de protester contre les conditions de comparution des accusés dans des boxes individuels fermés, limitant, à leurs yeux, la possibilité de communiquer.

Crédit photos : Article de Pierrick BAUDAIS pour Ouest-France 10/09/2022

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