CRASH DE LA GERMANWINGS : LES JUGES CLÔTURENT L’ENQUÊTE EN FRANCE EN ÉTABLISSANT UN NON-LIEU

Sept ans après le drame du "suicide-homicide" d’Andreas Lubitz à bord d’un A320 de la Germanwings, le tribunal judiciaire de Marseille a conclu qu’il s’agissait d’un acte totalement imprévisible, selon une information du Parisien.

Le 26 mars 2015, le jeune copilote de 27 ans d’un vol reliant Barcelone à Düsseldorf a fracassé l’avion dans les Alpes-de-Hautes-Provence, précipitant sa mort et celle de 149 autres personnes. Impossible de prévoir "l’intention suicidaire" qui le motivait, ont écrit les magistrats dans une ordonnance de non-lieu datée du 21 février. Ainsi, aucune personne qu’elle soit physique ou morale ne pourra être saisi d’une quelconque responsabilité pénale. L’infraction "d’homicides involontaires" ne sera pas utilisée. Aucun de ses proches, de ses collègues, de ses médecins ou des dirigeants de la Germanwings ne pourra être inquiété.

Un acte prémédité

L’acte est tout de même défini comme "illicite, volontaire et délibéré". Selon les juges, Andreas Lubitz décidé de ce crash en amont et n’a pas tenu compte des coups donnés par le comandant de bord sur la porte verrouillée du cockpit. "La descente entre le départ du commandant de bord et l’impact a duré 10 minutes et 38 secondes", "la préméditation de ce geste suicidaire est incontestable", ont affirmé les juges. Ils ajoutent qu’Andreas Lubitz aurait été poursuivi pour "assassinat" s’il avait survécu, mais que son décès a entraîné "l’extinction de l’action publique à son encontre".

Des analyses psychiatriques pour comprendre

Les magistrats se sont appuyés sur l’analyse d’un médecin inspecteur de santé publique et sur une expertise psychiatrique confiée à deux praticiens. Pour le premier "le geste d’Andreas Lubitz paraissait hors de toute prévisibilité car il n’y avait pas eu de crise suicidaire ni de modification notable de son comportement". Selon les seconds, le jeune homme aurait subi "en 2008-2009 et 2014, deux décompensations psychiques manifestes" dont il ne se serait probablement jamais remis.

Andreas Lubitz était convaincu qu’il était en train de perdre la vue, il avait écrit sur son ordinateur : "En cas de cécité et de surdité, je ne souhaite plus vivre". Selon les psychiatres, il "se ressentait et se vivait déjà comme mort" son projet était "réfléchi et prémédité", il a choisi "une fin grandiose, vivant et mourant en pilote".

Crédit photos : Date : 02/03/2022 Auteur : Loreena Duret Source : LaDepeche.fr

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