EMMANUEL MACRON ET ISAAC HERZOG RENDENT HOMMAGE AUX VICTIMES DES ATTENTATS DE TOULOUSE ET MONTAUBAN

Des cérémonies en hommage aux sept victimes assassinées en mars 2012 par le terroriste islamiste Mohammed Merah ont eu lieu ce dimanche à Toulouse à l’école juive Orh Torah et à la Halle aux Grains en présence d’Emmanuel Macron et du président israélien Isaac Herzog. Entre le 11 mars et le 19 mars 2012, Mohammed Merah tue Imad Ibn Ziaten (30 ans), près du gymnase de l’Hers à Toulouse. Il assassine deux autres militaires, des parachutistes à Montauban : Mohamed Legouad et Abel Chennouf. Le jeune délinquant radicalisé ouvre aussi le feu devant l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. Un enseignant, Jonathan Sandler (30 ans), ses enfants Arié (six ans) et Gabriel (trois ans et demi), et la fille du directeur de l’établissement, Myriam Monsonego (huit ans et demi), sont tués. Le djiihadiste est abattu par le RAID le 22 mars 2012 dans son appartement toulousain.

L’essentiel

Le président de la République a rendu hommage, à la Halle aux Grains de Toulouse, aux sept victimes des attentats de Toulouse et Montauban perpétrés par Mohamed Merah en mars 2012 en résumant le sort que leur a fait subir le terroriste.
Lors de ce dimanche d’hommage, Emmanuel Macron a rappelé l’engagement de la France à combattre le terrorisme sous toutes ses formes.
Aux côtés de son homologue israélien, le président de la République a dit sa détermination à anéantir l’antisémitisme en parlant d’un "combat existentiel".
Emmanuel Macron et son homologue israélien Isaac Herzog ont déposé une gerbe de fleurs à l’école Ohr Torah devant l’Arbre de vie, monument en mémoire à Jonathan Sandler, ses enfants Arié et Gabriel, et la fille du directeur de l’établissement, Myriam Monsonego, tués sur place, le 19 mars 2012.
Une cérémonie poignante s’est déroulée le matin dans la cour de l’école juive de Toulouse en présence d’anciens élèves venus des quatre coins du monde, témoins de l’attaque du 19 mars 2012 qui a couté la vie à trois enfants et un enseignant de cet établissement.
Près de 2.000 personnes ont assisté à ces cérémonies d’hommage organisées par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France à la Halle aux Grains de Toulouse. Des membres des familles des victimes de Mohammed Merah étaient présentes.

18h45. Le chef de l’État est ovationné par le public qui rend hommage à sa prise de parole.

18h40. Emmanuel Macron conclut son discours en réaffirmant l’engagement de la France à combattre le terrorisme : "Nous sommes plus forts que les terroristes [...] Nous avons tenu, nous tenons et nous tiendrons [...] nous gagnerons parce que nous continuerons de transmettre ce que nous avons de plus précieux la sève de notre République : la liberté, l’égalité et la fraternité."

18h30. Emmanuel Macron affirme que la France et Israël sont "déterminés à vaincre le terrorisme sous toutes ses formes et sur tous les fronts. Et qu’ensemble, nous sommes déterminés à anéantir l’antisémitisme, y compris celui qui se cache sous le masque de l’antisionisme [...] C’est un combat que nous devons mener pour la France elle-même et pour la République elle-même. Car c’est un combat existentiel pour ce que nous sommes, parce que l’antisémitisme et l’antisionisme sont les ennemis de notre République."

Le chef de l’État l’a assuré : "nous n’avons eu de cesse, durant dix ans, de renforcer les effectifs et les moyens des services de renseignement de nos forces de sécurité intérieure, de mieux coordonner, de chercher de nouvelles techniques, de nous renforcer en français, en européen, d’empêcher par tous les moyens sur notre sol le terrorisme islamiste et toutes les attaques. Nous n’avons cessé de renforcer notre justice en augmentant les peines, en renforçant les moyens, là aussi en renforçant les coopérations. Nous nous sommes attaqués à ceux qui, au nom d’une vision dévoyée, s’en prenaient aux principes, aux valeurs de la République pour la diviser, l’affaiblir, justifier."

Emmanuel Macron a aussi rappelé que le 9 mars dernier, le Conseil des ministres a prononcé la dissolution de deux collectifs dont le collectif toulousain Palestine vaincra.

18h20. Le président de la République Emmanuel Macron entame son discours : "Dix ans ont passé. Dix ans qui ne feront jamais oublier ce mois de mars 2012 où les déflagrations de haine et de feu frappèrent trois fois Montauban et Toulouse, deux villes justes parmi les nations".

Il rend hommage aux victimes de Mohammed Merah en commençant par Imad Ibn Ziaten : "Du haut de ses 30 ans, Imad Ben Laden nous a rappelé que la France ne se couchait devant personne, même face à la terreur, même devant la mort". Il évoque ensuitela mort du caporal Abel Chennouf, 25 ans, et du première classe Mohamed Legouad, 23 ans et Loic Liber, grièvement blessé. "Quatre hommes visés parce qu’ils n’étaient pas simplement des hommes, mais parce que derrière eux se dessinait la France. Parce qu’ils avaient noué leur destin au sien, croyaient en ses valeurs, portaient ses couleurs, incarnaient son honneur."

Emmanuel Macron évoque ensuite la mémoire des quatre victimes de la tuerie de l’école juive Ozar Hatorah : l’enseignant Jonathan Sandler (30 ans), ses enfants Arié (six ans) et Gabriel (trois ans et demi), et la fille du directeur de l’établissement, Myriam Monsonego (huit ans et demi). "Ce père, professeur fut tué de sang froid alors qu’il levait ses deux mains nues [...] Gabriel Sandler, 3 ans, avait encore sa tétine à la bouche. Arié Sandler, 5 ans, attendait, insouciant, la navette du jardin d’enfants. L’ignominie frappant ensuite la petite Myriam, une enfant de 8 ans aux yeux rieurs, une enfant de 8 ans pleine de joie et de tendresse, qui attendait sagement qu’on la conduise à l’école primaire."

18h09. Le président de l’État israélien, Isaac Herzog, prend la parole pour rendre hommage aux victimes de Mohammed Merah. Il évoque ces "enfants purs et innocents", tués par "un vil assassin, plein d’une haine brûlante [...] Dieu les vengera. Je n’oublierai jamais leurs funérailles, leur inhumation à Jérusalem, capitale éternelle du peuple juif. Aujourd’hui, nous exaltants la mémoire des Saints. [...] Rien ne justifie l’assassinat de petits enfants. Il n’y en a pas dit Isaac Herzog. Il n’y aura ni raison ni justification aux actes de terrorisme, où qu’il soit perpétré. C’est une haine absolue, motivée par une version extrême déformée de l’islam qui ne manque pas une occasion de frapper les Juifs comme nous l’avons vu malheureusement, également, les musulmans et chrétiens."

Le président de l’État israélien remercie Emmanuel Macron pour son combat contre l’antisémitisme sous toutes ses formes. "L’État d’Israël n’acceptera pas un déni ou une menace sur notre droit d’exister en tant notre patrie." Il remercie le soutien de la France sur ce point et l’engagement de la présidence européenne pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. "Nous déployons toutes nos capacités pour fournir une aide humanitaire à ceux dont le monde a été détruit."

18h04. Franck Touboul poursuit son discours en rendant hommage aux victimes militaires, en rappelant que "le tueur s’en est pris à un autre symbole de l’intégration républicaine : à l’armée. En assassinant Mohamed Legouad, Abel Chennouf et Imad Ibn Ziaten, le tireur, visait ceux qui étaient aussi le visage de la France. Je ne peux que saluer le courage de Loïc Liber, qui, lourdement blessé, tétraplégique, se bat tous les jours contre les terribles conséquences de cet attentat".

17h52. Franck Touboul, le président régional du Crif, Conseil représentatif des institutions juives de France, prend la parole. Il demande à la salle de lever pour observer une minute de silence pour les victimes de la guerre en Ukraine. Franck Touboul évoque, avec beaucoup d’émotion dans la voix, la mémoire des quatre victimes de la tuerie de l’école Ozar Hatorah perpétrée le 19 mars 2012 par Mohammed Merah. "Jamais nous n’oublierons l’horreur de ces sept minutes, la détermination de l’assassin. Jamais nous n’oublierons les chaussons de danse abandonnés dans le sang de l’innocence."

"Mais dans cet enfer, le loup n’était pas solitaire poursuit Franck Touboul au sujet du terroriste Mohamed Merah, alors que cette thèse avait enflammé les débats au procès des attentats de Toulouse et Montauban. "Il a été entraîné, embrigadé par une horde d’idéologues, de djihadistes et de leurs acolytes. L’Internationale terroriste n’a pas de frontières et fait fi des religions. Ce qu’ils rejettent, c’est notre mode de vie et ce qu’ils condamnent, c’est la démocratie. De Jérusalem à Madrid en passant par Saint-Étienne-du-Rouvray ou Paris, la même justification de la haine, aucune démocratie n’a été épargnée."

"Jamais nous n’oublierons l’horreur de ces sept minutes, la détermination de l’assassin." - Franck Touboul

17h50. La chanteuse toulousaine Sarah Lugassy interprète la Marseillaise, l’hymne français, a capella.

17h48. L’hymne israélien résonne dans la Halle aux Grains interprété par la chanteuse toulousaine Sarah Lugassy. Les 2.000 personnes présentes se lèvent.

17h44. Sabine Ayache, une amie proche de la famille Monsonego, raconte ce 19 mars 2012, où elle apprend l’horreur. "Le cri que j’ai poussé me déchire encore le coeur et les tympans [...] Une partie de notre coeur a été arraché ce jour-là et depuis c’est l’errance. Yonatan, Arié, Gabriel, Myriam, vous êtes avec nous à jamais"

17h39. "Les rires d’enfants ont définitivement remplacé le sang [...] Pour faire face à des épreuves aussi extrêmes, nous avons besoin d’excès [...] l’excès d’amour face à l’excès de haine" explique Inès, une ancienne élève de l’école Ozar Hatorah.

17h31. Une amie de Myriam Monsonego, Ava Ouakim, prend la parole pour évoquer la mémoire de son amie et la douleur. "Dix ans ce n’est qu’un chiffre, un chiffre qui ne veut rien dire quand les blessures demeurent [...] Cette question persiste en moi : comment vivre sans toi ? J’ai enfermé au fond de mon cœur un écrin dans lequel sont rangés notre jardin secret, nos souvenirs et notre belle amitié. Rien n’est plus vivant qu’un souvenir."

17h23. "Notre innocence s’est envolée" regrette Ness Kelif, camarade de classe des victimes de l’école Ozar Hatorah, amie d’Arié Sandlersur la scène de la Halle aux Grains. "Dix ans que vous êtes partis, dix ans qu’on se lève en pensant à vous."

17h18. Jonathan Chetrit, interne au lycée Ozar Hatorah au moment des attentats en mars 2012 prend la parole. Il a publié un livre dans lequel il retrace, minute par minute, le drame. "Du courage, du courage, il en a fallu pour avancer sans vous et pour faire face à votre départ brutal. Vous qui aviez tant à faire, tant à transmettre. Cher Arié, cher Gabriel, sachez que depuis ce jour, je ne peux m’empêcher de penser à vous [...] Chère Myriam, ma petite Myriam, comme on avait l’habitude de t’appeler lorsque je t’ai vu pour la dernière fois, tu t’en aller vers l’entrée de l’école en sautillant comme le font les petites filles de 8 ans."

17h08. Samuel Sandler prend la parole. Sa vie a chaviré il y a dix ans à Toulouse lors des attentats. Son fils Jonathan et ses deux petits-fils Arié et Gabriel ont été assassinés par Mohammed Merah à l’école juive Ozar Hatorah. "Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante", a-t-il dit devant une assistance bouleversée, estimant que "la guerre" contre les siens, les juifs, "n’a jamais cessé".

"Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante." - Samuel Sandler a perdu son fils Jonathan et ses deux petits-fils Arié et Gabriel

"Que veut dire 10 ans pour les familles, si ce n’est le battement, le battement immuable et infini du métronome ? Le temps n’apaise pas l’affliction, bien au contraire. À la douleur s’ajoute l’incompréhension. J’écrirais. Je parlerais pour faire de la malédiction un mensonge, un récit contre l’anéantissement dans la poussière de l’encre pour conjurer le sang versé. Ces mots sont leurs stèles, déclare Samuel Sandler. Il conclut son discours ainsi : "À la lisière du monde, devenu mon propre fantôme. Je m’oblige à me tenir debout pour porter haut la mémoire des miens".

17h05. La cérémonie commence avec un chant "Eli Eli" qui signifie Mon Dieu, mon dieu". Il s’agit d’un poème en hébreu écrit en 1942 par la résistante juive hongroise de la Seconde Guerre mondiale Hannah Szenes. Ce morceau est chanté par Sarah Lugassy, accompagnée par Sarah IANCU, 1ère violoncelliste de l’Orchestre national du Capitole.

16h58. Emmanuel Macron et son homologue israélien Isaac Herzog entrent dans la halle aux Grains pour assister au début de la cérémonie officielle d’hommage. Elle va commencer avec des lectures de textes imaginaires écrit par des élèves de l’école Ohr Torah avant les discours officiels.

16h45. "Cet attentat est probablement celui qui est le plus significatif dans ce qu’est le fanatisme islamiste en particulier" déclare l’avocat Richard Malka à la Halle aux Grains lors des commémorations des attentats de mars 2012.

16h40. Le président israélien Isaac Herzog se dit "très ému de visiter Ohr Torah à Toulouse où a eu lieu un terrible massacre il y a dix ans. Avec les présidents Emmanuel Macron, François Hollande et Nicolas Sarkozy, nous avons réconforté le directeur Rav Monsonégo et son épouse Yaffa, qui ont perdu leur fille Myriam, âgée de 8 ans".

16h30. Emmanuel Macron et Isaac Herzog vont se rendre à la Halle aux grains après un échange en privé avec Yacob Monsonego, le directeur de l’école Ohr Torah et son épouse qui ont perdu leur fille Myriam le 19 mars 2012. En mémoire des victimes, plusieurs textes seront lus par leurs amis et des membres de leurs familles, puis le président de l’État d’Israël et le président de la République prononceront des discours. Sur place à la Halle aux Grains, la table ronde se poursuit.

16h15. Manuel Valls prend la parole lors de la table ronde organisée à la Halle au Grains. L’ancien Premier ministre salue le courage des familles des victimes des attentats de mars 2012, le courage notamment d’échanger sur cet événement douloureux. Manuel Valls rappelle que le combat contre l’antisémitisme est "le combat de sa vie, le combat de toute la société".

16h05. "Une école ne devrait jamais être un bunker" déclare l’enseignante Agag Boudjahlat à la Halle aux Grains lors des commémorations des attentats de Toulouse et Montauban. Au premier rang notamment, les familles des victimes de l’attentat de l’école Ozar Hatorah, dont Samuel Sandler. Son fils Jonathan et ses deux petits-fils Arié et Gabriel ont été assassinés par Mohammed Merah. Eva Sandler, la veuve de Jonathan Sandler et la mère d’Arié et Gabriel, est aussi présente.

15h55. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, termine un discours républicain à la Halle aux Grains : "Nous voulons plus de République, partout, tout le temps et toujours".

Auparant, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne a pris la parole pour les islamistes "qui veulent détruire nos valeurs et principes de vie : la liberté fondée sur le penser par soi-même, l’égalité en droits et dignité, la fraternité dans le partage, l’entraide et l’empathie. Dans ce combat contre la haine, la barbarie, le fanatisme, affirmons nous tous, citoyens de la République, notre engagement de demeurer unis et de faire vivre la République, dans ses valeurs, ses principes".

15h40. Dans son discours introductif de ces cérémonies officielles d’hommage, le maire de Toulouse déclare qu’"il en a fallu du temps pour que nous ouvrions enfin les yeux et pour que nous nommions le mal correctement [...] l’islamisme a continué à progresser lourdement, à bas bruit, comme une gangrène". "L’antisémitisme, défaite de l’humanité et amputation de l’intelligence a ressurgi déplore Jean-Luc Moudenc, il est temps de se mobiliser avec plus de fermeté en combattant l’islamisme avec des armes plus efficaces".

15h35. Les présidents français et israélien Emmanuel Macron et Isaac Herzog déposent une gerbe au pied de "l’Arbre de vie" à l’école Ohr Torah à Toulouse, ce monument en mémoire à Jonathan Sandler (30 ans), ses enfants Arié (six ans) et Gabriel (trois ans et demi), et la fille du directeur de l’établissement, Myriam Monsonego (huit ans et demi), tués sur place, de sang froid, par Mohammed Merah le 19 mars 2012.

Leurs épouses, ainsi que les anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy, assistent à ce moment de recueillement. La gerbe de fleurs est ornée aux couleurs des drapeaux français et israélien.

Le président de la République Emmanuel Macron effectue ce geste amical sur l’épaule de Yacob Monsonego, le père de Myriam Monsonego tuée le 19 mars 2012 par Mohammed Merah devant l’école Ozar Hatorah à Toulouse.

15h30. L’ancien président de la République, François Hollande, est arrivé à l’école Ohr Torah. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc ouvre officiellement les cérémonies officielles d’hommage à la Halle aux Grains. "Nous sommes rassemblés pour rendre hommage à ceux qui ont été froidement abattu. Nous nous souvenons d’eux avec émotion et tristesse, respect et affection".

15h15. Les alentours de la Halle aux Grains à Toulouse sont bouclés. Dans la salle, les drapeaux français, européen et israélien ont été placés sur la scène.

15h. Les commémorations officielles débutent, avec l’arrivée attendue d’ici quelques minutes à l’école Ohr Torah du président de la République, Emmanuel Macron, et de son homologue israélien, Isaac Herzog.

14h45. Le grand rabbin de France Haïm Korsia a pris la parole ce matin sur franceinfo avant les commémorations des attentats. Il considère que "quelque chose de sacré, l’école, a été touché" lors de la tuerie au collège-lycée Ozar Hatorah le 19 mars 2012, où ont été tués Myriam Monsonego, Gabriel Sandler, Arié Sandler et son père et enseignant Jonathan Sandler. "On a compris que la haine est absolue contre tout ce que porte notre société : l’engagement total des policiers, des militaires, des enfants, la fidélité absolue à la République des juifs, la liberté d’expression des journalistes".

Haïm Korsia regrette que ces attentats de mars 2012 soient réduits aux termes de "l’affaire Merah", du nom du terroriste. "Quand on parle des assassinats, on donne le nom de l’auteur mais on oublie de donner le nom des victimes", déplore Haïm Korsia. "On oublie le nom des victimes, on se souvient uniquement du nom des bourreaux et c’est quelque chose de terrifiant".

Le grand rabbin de France constate "une sorte de ferment antisémite", notamment chez "les antivax, les Gilets jaunes, chaque fois qu’il y a une forme de rébellion". "Il ne faut pas uniquement lutter contre l’antisémitisme parce qu’on aime les juifs, mais parce que si on ne lutte pas contre ça, alors nous serons tous collectivement victimes de la haine de quelqu’un".

14h30. Avant les discours des présidents israélien et français, un forum débat débute à la Halle aux Grains pour réfléchir autour du vivre ensemble en France, de la défense des valeurs de la République. De nombreux intellectuels participent à ce colloque intitulé "islamisme, le défi républicain", notamment Bernard-Henri Lévy, Caroline Fourest. Des membres de toutes les communautés religieuses sont présents dans la salle raconte Sandrine Morin, journaliste à France Bleu Occitanie.

Selon Franck Touboul, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) Toulouse Midi-Pyrénées, organisateur de l’événement, ce moment d’échange doit être l’occasion de "trouver un moyen de vivre ensemble, soudés, à quelques semaines de l’élection présidentielle et face à la menace islamiste".

14h15. Les 2.000 invités qui assisteront à la cérémonie d’hommage à la Halle aux Grains à Toulouse s’installent. Parmi eux, Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de ces attentats de Toulouse et Montauban, Imad Ibn Ziaten. Elle a fondé l’association Imad pour la jeunesse et la paix, qui porte un message de lutte contre le fanatisme. "Quand vous entendez des jeunes vous dire ’si on a des personnes comme vous, madame, on ne deviendra pas comme ça, continuez, ne baissez pas les bras’ c’est important", a témoigné Latifa Ibn Ziaten avant de participer aux cérémonies à l’école juive Ohr Torah.

14h. Émission spéciale sur France Bleu Occitanie de 14h à 18h pour vivre tous les temps forts de ces cérémonies aux victimes des attentats de Toulouse et de Montauban.

13h45. Le quartier de la Roseraie près de l’école juive Ohr Torah est "bouclé mais relativement calme" avant l’arrivée d’Emmanuel Macron et Isaac Herzog pour commémorations des attentats de 2012 raconte Jeanne-Marie Marco, journaliste à France Bleu Occitanie.

Le président israélien a attéri en France. Il a posté ce message sur son compte Twitter : "Je remercie le président Emmanuel Macron pour son accueil chaleureux. Nous nous rendons ensemble à la cérémonie commémorant 10 ans du massacre de l’école Ohr Torah de Toulouse et réitérerons notre engagement commun pour la lutte contre le terrorisme, la haine et le racisme".

13h30. Dix ans après la tuerie de Mohamed Merah, les anciens élèves de l’école juive avaient besoin de "faire bloc". Les anciens élèves disent leur attachement à l’établissement. "C’est une famille ici, souligne Julien Benarroche, étudiant au Portugal. Les professeurs ne sont pas juste des professeurs, ils nous ont aidés, nous ont assistés, nous ont suivis dans les cours mais aussi dans notre vie personnelle. Ils nous ont aidés à nous relever". Sharon Benitah a fait le voyage depuis New York. Elle avait 16 ans lors de la tuerie : "Cela a changé ma vie. Ça a été très dur, je faisais des cauchemars. Puis je me suis reconstruite et finalement ça m’a aidée à réussir, à avancer, à persévérer".

"On était un pack, on était une mêlée, c’est ça qui nous tenait debout." - Carine Chaput, professeur d’anglais à l’école Ozar Hatorah en mars 2012

Carine Chaput, professeur d’anglais, prend ses anciens élèves dans ses bras. "On est une région de rugby, on était un pack, on était une mêlée, c’est ça qui nous tenait debout", dit la femme de 58 ans, en repensant aux jours qui ont suivi l’attentat.

13h15. Pour ce premier hommage dans l’intimité à l’école Ohr Torah, d’anciens élèves de l’établissement, ont lu des textes pour honorer la mémoire de leurs camarades assassinés par Mohammed Merah. Ils étaient présents le 19 mars 2012 quand "l’horreur" a frappé trois écoliers et un professeur. Ils se prennent dans les bras, se tiennent la main, se racontent ce qu’ils sont devenus, embrassent leurs anciens professeurs.

"C’est ici qu’on on a grandi ensemble, dansé, rigolé", confie Ava Ouaknine, 19 ans, amie de Myriam Monsonégo, abattue dans la cour de l’école par le tueur au scooter. Dans cette cour de récréation, prendre la parole est une façon pour elle de "retracer l’histoire (de Myriam), la faire vivre". "La douleur est intense, ce qui s’est passé a été traumatisant et l’absence ne sera jamais comblée. Mais c’est la volonté de vivre et la solidarité au sein de l’établissement qui seront les plus fortes." Des larmes coulent silencieusement sur les visages pendant son discours poignant en souvenir de Myriam.

13h. Lors de son intervention à l’école Ohr Torah en fin de matinée, l’ancien Premier ministre a rendu hommage aux sept victimes de Mohammed Merah. Manuel Valls a déclaré sur son compte Twitter qu’"Imad, Abel et Mohamed étaient nos boucliers. Arié, Gabriel et Myriam, notre avenir", et a évoqué leurs proches et tout ceux qui ont vécu l’horreur : "les témoins de la part la plus sombre de l’humanité". L’ancien Premier ministre conclut : "Avec le cœur lourd je n’ai plus qu’une certitude, rien ne sera assez puissant pour vaincre la haine que la force du peuple français uni dans sa diversité".

12h45. Emmanuel Macron et son homologue israélien Isaac Herzog doivent déposer une gerbe dans la cour de l’école Ohr Torah (anciennement école Otzar Hatorah), au pied de "l’Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes, un peu après 15h avant un temps d’échange avec Yaacov Monsonego, le directeur de l’école et son épouse, qui ont perdu leur fille Myriam, assassinée le 19 mars 2012.

12h30. Une première cérémonie d’hommage s’est déroulée dans l’intimité, à l’école juive Ohr Torah dans le quartier toulousain de la Roseraie ce dimanche matin, où des roses de toutes les couleurs ont été accrochées à des grilles de l’établissement. Le 19 mars 2012, devant ce collège-lycée qui s’appelait alors Ozar Hatorat, Mohammed Merah avait assassiné un enseignant, Jonathan Sandler (30 ans), ses enfants Arié (six ans) et Gabriel (trois ans et demi), et la fille du directeur de l’établissement, Myriam Monsonego (huit ans et demi).

Réunies autour de "l’Arbre de vie", monument sur lequel sont inscrit les noms des quatre victimes de la tuerie de l’école juive, les yeux mouillés, des dizaines de personnes, se sont réunies pour saluer leur mémoire. Il y a des membres et proches de la famille des victimes, des membres de la communauté juive de Toulouse, des anciens élèves, professeurs, parents d’élèves. L’ancien Premier ministre Manuel Valls est aussi présent.

12h15. "La présence conjointe (de MM. Macron et Herzog) entend marquer l’amitié qui lie la France et Israël, ainsi que la volonté des deux chefs d’Etat de poursuivre leur lutte commune contre le terrorisme et contre l’antisémitisme", indique l’Elysée. Deux anciens président de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi l’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Sénat Gérard Larcher, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris, Anne Hidalgo, sont également attendus.

12h. Bienvenue dans ce direct. Plus de 2.000 personnes sont attendues ce dimanche après-midi pour rendre hommage aux victimes des attentats de Toulouse et Montauban perpétrés en mars 2012 par le terroriste Mohammed Merah. Emmanuel Macron et Isaac Herzog, son homologue israélien, participent à ces cérémonies organisées par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif). Le chef de l’État avait accepté l’invitation dans un discours lu lors du dîner du Crif fin février à Paris, en appelant à une "mobilisation générale de toute la société" pour lutter contre l’antisémitisme, et en promettant de "continuer le combat" "sans relâche".

Ces commémorations ont des conséquences sur la circulation et le stationnement à Toulouse aux abords de l’école Ohr Torah et de la Halle aux Grains, les lieux où se déroulent cérémonies d’hommage. La préfecture de la Haute-Garonne met en place des zones d’exclusion à l’intérieur desquelles la circulation des piétons et des voitures est interdite de 12h à 20h30 dans le secteur de la Halle aux Grains et de 12h à 18h dans celui de l’école Ohr Torah, dans le quartier de la Roseraie.

Crédit photos : Date : 20 mars 2022 Auteur : Frédéric Denis, France Bleu, France Bleu Occitanie Source : France Bleu

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