"EN MATIÈRE DE TRANSPORT FERROVIAIRE, LE VIEILLISSEMENT NE VEUT PAS DIRE DANGEROSITÉ"

Millimétré. A 9 h 34, guillaume Pépy 25 ans de SNCF dont 12 à la présidence entre dans la salle d’audience du tribunal correctionnel d’Evry (Essonne) par une porte discrète de manière à éviter les caméras massées à l’entrée principale. L’ex-patron du transporteur ferroviaire, entendu comme témoin, l’assure d’emblée : « Personne ne prend le train pour avoir un accident. Cette catastrophe a eu des conséquences dramatiques. Les accidents collectifs de transport créent une souffrance particulière qui ne s’efface pas ». Un propos qui reflète la tonalité des débats à suivre. D’un côté, le PDG de la SNCF à l’émotion non feinte devant les victimes. De l’autre, une grande entreprise prompte à se saisir de tous les moyens pour se protéger de toute accusation de défaut d’entretien de ses voies et de ses aiguillages. Il reste néanmoins que ladite entreprise est en principe placée sous l’autorité de son PDG.

Ce procès est d’ailleurs celui de la dualité de toute organisation. Le 12 juillet 2013 lorsque le train intercité en direction de Limoges déraille en gare de Brétigny, le transport ferroviaire fonctionne avec « une tête et des jambes » selon l’expression de Guillaume Pépy. En clair, la SNCF est responsable de la circulation des trains. Une autre entité distincte, Réseau ferré de France (RFF) est propriétaire des rails et des aiguillages. Un mode de fonctionnement d’autant plus propice à la dilution des responsabilités que l’entretien courant des voies est délégué par RFF à la SNCF. « Cette séparation était unique au monde et elle a duré 17 ans », argumente Guillaume Pépy.

Date : 28 avril 2022
Auteur : Franck BOUAZIZ
Source : Liberation.fr

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