ESSONNE : LE "DEFI" DE L’ORGANISATION DU PROCÈS DE LA CATASTROPHE FERROVIAIRE DE BRÉTIGNY

Un demi-million d’euros d’investissements, notamment pour accueillir les centaines de victimes pendant deux mois : l’organisation du procès correctionnel de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge à partir de fin avril relève du « défi », a estimé lundi le président du tribunal d’Evry à l’AFP.

En juillet 2013, le Paris-Limoges déraille dans cette gare de l’Essonne, fauchant des passagers sur le quai et blessant grièvement ou mortellement d’autres à l’intérieur des wagons. Sept personnes décèdent à la suite de cet accident. Près de neuf ans après l’une des pires catastrophes ferroviaires en France, la SNCF (Réseau et Mobilités) et un cheminot comparaissent à Evry du 25 avril au 17 juin pour homicides involontaires et blessures involontaires. À ce jour, plus de 500 personnes ont été identifiées comme victimes, dont près de 200 se sont portées partie civile et seront représentées par près de 50 avocats.

Malgré le nombre des intervenants et la durée du procès, les magistrats d’Evry - siège et parquet - ont tenu à ce qu’il soit maintenu à l’intérieur du palais de justice « pour en garder la solennité et prendre en compte la dignité des victimes », a expliqué Caroline Nisand, procureure de la République. Le procès se tiendra dans l’actuelle salle des assises, dont le box des accusés sera démonté pour rappeler « qu’on ne juge pas une affaire criminelle », a expliqué la magistrate. Pourront y prendre place les avocats ainsi que les ayants droit des personnes décédées et les victimes gravement blessées ; les autres devront assister au procès dans une seconde salle équipée de vidéodiffusion. Les deux salles pourront accueillir au total 500 personnes. Les victimes bénéficieront en outre d’une salle de repos et de moments d’échanges avec un psychologue et des associations.

L’activité judiciaire quotidienne (procès d’assises, correctionnels et civils) a été intégralement maintenue, grâce notamment à des audiences externalisées au pôle de proximité. Toutefois, ces changements de salle vont engendrer la présence « d’une population pénale inhabituelle dans la salle des pas perdus » : les détenus provisoires et autres prévenus menottés emprunteront les couloirs publics plutôt que les passages confidentiels habituellement dédiés. La réserve pénitentiaire sera ainsi déployée pour faire face à d’éventuels débordements. Mise en place d’un système de vidéodiffusion, d’un WiFi public, rénovation de l’éclairage et de la sonorisation, restructuration de trois salles d’audience... Plus de 500.000 euros de budget ont été débloqués, selon Caroline Nisand qui se réjouit que certaines de ces améliorations, pérennes, « remettent la juridiction à niveau ».

Crédit photos : Date : 21/02/2022 Source : lefigaro.fr Auteur : Le Figaro avec AFP

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