Après le drame du réveillon de Noël de la rue Bossuet, l’heure est à la recherche de la cause de l’explosion. Une enquête qui peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines selon les éléments exploitables et les indices recueillis.
Passé le temps des secours, sitôt les victimes de la rue Bossuet (6e) évacuées, l’incendie éteint et les lieux sécurisés, place au temps de l’enquête. Comme pour l’affaire du boulevard Pardigon, le 2 décembre dernier, ce sont les policiers de la Sûreté départementale (SD) qui ont été chargés des investigations par le parquet de Marseille.
Lundi matin 25 décembre, les techniciens du laboratoire de la police scientifique de Marseille, qui dispose d’une section "incendies et explosions" ont pris la suite des marins-pompiers pour effectuer les premiers relevés d’indices et les prélèvements. Les analyses permettront de mettre en évidence des traces, s’il en existe, de substances inflammables, de résidus d’explosif, ou d’orienter vers "l’usual suspect", le gaz.
Mais l’expérience des techniciens compte alors au moins autant que les méthodes de chimie analytique : "Observer l’état de l’immeuble en face de l’explosion permet d’en localiser l’épicentre. Comme on le fait pour déterminer la trajectoire d’un tir, entrer dans les appartements pour en examiner les dégâts affine encore les conclusions", expliquait en avril dernier le chef de section lors de l’enquête sur l’explosion de la rue de Tivoli (lire La Provence du 17 avril).
L’origine du drame reste à déterminer
Lundi, il était toutefois encore bien trop tôt pour évoquer une piste plutôt qu’une autre. La victime décédée découverte dans l’appartement du deuxième étage restait également à identifier formellement. "Mais il s’agit possiblement de la personne âgée de 86 ans habitant dans l’appartement dans lequel l’incendie a débuté", indiquait, lundi soir, le parquet de Marseille.
Si une explosion a été entendue par les témoins, l’enquête devait aussi permettre d’établir son origine et la chronologie précise des faits. Lors de l’effondrement de l’immeuble du boulevard Pardigon, début décembre, plusieurs jours avaient été nécessaires pour établir avec certitude l’ordre des événements, un incendie puis une explosion, et non l’inverse comme lors du drame de la rue de Tivoli, où le recueil des indices dans les décombres, compteurs de gaz, flexibles, appareils de chauffage… avait demandé plusieurs semaines aux enquêteurs.
Une chose demeure certaine toutefois : outre la présence d’esprit de certains témoins, c’est encore la réactivité des marins-pompiers, dimanche soir, arrivés seulement six minutes après le premier appel, qui a permis de limiter l’ampleur du drame.
Cet article est rédigé par Florent Bonnefoi pour laprovence