Dans une lettre ouverte, les associations expliquent ne pas vouloir s’associer au projet de Génération Bataclan.
BATACLAN - Ils ne veulent plus de Génération Bataclan. Les associations de victimes des attentats du 13 novembre 2015 ont adressé une lettre ouverte à l’association Génération Bataclan, exclusivement dédiée aux victimes tombées lors de l’attaque de la salle de concert, pour demander sa dissolution. En cause notamment, les actions controversées de l’organisme.
Dans cette lettre adressée au président Olivier Legrand, quatre associations de victimes expliquent d’abord ne pas vouloir s’associer au projet de création d’un monument hommage aux victimes du Bataclan, censé être érigé face à ladite salle.
Monument en hommage à toutes les victimes des attentats du 13 novembre 2015 : la lettre commune envoyée au fondateur de "Génération Bataclan" par les associations de victimes et d’aide aux victimes : @lifeforparis , @13onze15 , @afvt_org et @FENVAC.
En effet, la Fenvac, l’AFVT, Life for Paris et l’asso 13Onze15 partent du principe que leur but est de défendre les intérêts de toutes les victimes, qu’elles soient parents, proches de victimes décédées ou qu’elles soient victimes blessées physiquement ou psychologiquement.
En second lieu nous entendons représenter les victimes des attentats quel que soit le lieu où ils ont été perpétrés et non seulement les victimes qui assistaient au spectacle des Eagles of Death Metal au Bataclan.
Ensuite, les co-signataires soulignent que la création d’un monument hommage doit être minutieusement réfléchie et concertée avec la mairie de Paris, mais aussi répondre aux attentes des victimes. Il est également précisé que la mairie de Paris entend assurer le financement du projet, alors que Génération Bataclan a pour sa part fait un appel aux dons dès sa création, deux jours après les attentats.
Enfin la lettre pointe du doigt les actions controversées de cette association :
Nous n’éprouvons, pour ce qui nous concerne, nul besoin de nous rapprocher d’une association dont nous contestons et n’acceptons pas les choix :
Le choix de mettre en vente aux enchères des « œuvres » représentant des Kalachnikovs, choix qui dépasse de notre point de vue le plus mauvais goût pour confiner au cynisme macabre,
Le choix de s’approprier par un dépôt inacceptable la marque "Génération Bataclan" dès le 15 novembre affichant ainsi dès le lendemain des attentats sans ambigüité la volonté d’en faire une exploitation mercantile
Le choix de persévérer dans une démarche maintes fois dénoncées avec la volonté de nuire à la conduite sereine de ce projet. A notre connaissance la Ville de Paris entend s’adjoindre la contribution
Cela avant de demander finalement "pour preuve de votre bonne foi" la dissolution "sans délai" de l’association.
Déjà en 2016, Génération Bataclan association avait récolté plus de 13.000 euros et lancé un appel à projets en vue de réaliser l’"oeuvre mémorielle commémorant les victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris". Mais ni la mairie de Paris, ni "Life for Paris" ni "Fraternité et vérité" ne lui reconnaissait une quelconque légitimité.
Date : 16/01/18
Auteur : Claire Tervé
Source : Huffington Post