"Nous pensons à lui tous les jours" : le vibrant hommage de la veuve d’Hervé Gourdel, 5 ans après sa mort

Confrontée à une violence et une douleur extrêmes, elle a toujours choisi la discrétion et la pudeur. Francoise Grandclaude a trouvé la force de s’exprimer en public, à la tribune, cinq ans après l’assassinat de son mari, le Niçois Hervé Gourdel.

Le contexte était particulier. C’était le 19 septembre dernier, aux Invalides, à l’occasion de la journée nationale dédiée aux victimes du terrorisme.

"Lorsque je rentre de l’école à vélo, après la classe, je pense toujours à Hervé. Surtout à cette époque de l’année, en toute fin d’après-midi, sur la corniche...", débute Françoise Grandclaude. Hervé Gourdel avait été kidnappé en Kabylie par un groupuscule djihadiste, à l’aube de l’automne 2014. Le 24 septembre, ses ravisseurs revendiquaient son exécution.

À l’heure de ce sinistre cinquième anniversaire, Françoise Grandclaude dépeint la "belle lumière qui baigne la mer à Nice comme à Alger, qui enveloppe les montagnes du Mercantour comme celles de Kabylie. Une belle lumière de photographe !"

La photo, la montagne, le voyage, le partage : autant de passions chères au guide de haute montagne assassiné. "Une lumière, une flamme, une étincelle, Hervé était tout cela. Nous pensons à lui tous les jours."

"VOLONTÉ DE SAVOIR, MAIS SANS HAINE"

Depuis cinq ans, Françoise Grandclaude et ses proches s’efforcent de transcender ce drame pour porter des actions positives. "Nous avons décidé de continuer dans notre vie. Ses enfants sont devenus des adultes", raconte sa veuve. "Nous avons créé une association qui met en avant la montagne, qui la fait découvrir à travers la photo et le cinéma, et se met au service des personnes en situation de handicap pour aller en montagne. Aller de l’avant."

À titre personnel, Françoise Grandclaude est devenue déléguée territoriale de la Fenvac. Elle s’est efforcée d’aider après l’attentat du 14 juillet 2016. "Nous nous sentons très proches de toutes les victimes des attentats", insiste-t-elle. Nous n’oublions pas les horribles circonstances de la mort d’Hervé et nous attendons le procès en Algérie. Je l’attends avec impatience, volonté de savoir mais sans haine."

Aux dernières nouvelles, l’affaire attendait d’être programmée devant le tribunal pénal d’Alger. Elle sera jugée en l’absence de Jean Gourdel, le père d’Hervé, disparu en mai 2018. Par la voix de Françoise, sa famille exprime "une pensée pour lui".

de Christophe Cirone pour Nice Matin
Publié le 24/09/2019

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