PROCES DE L’ATTENTAT DU 14-JUILLET : LES ENFANTS POURRONT TEMOIGNER

Pour les enfants comme pour les adultes, le procès va être "un vecteur de réactivation du stress post-traumatique, de l’angoisse", selon les associations de victimes.

Après les attentats du 13 novembre 2015, c’est au tour de l’attentat du 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais de faire replonger la France dans l’horreur terroriste. Le procès se tiendra à partir du 5 septembre, dans la même salle d’audience criminelle "sur mesure" que celle où s’est déroulé le procès des attentats du 13 Novembre 2015 (dit "V13"), dans l’historique Palais de justice de Paris.

Les débats, qui seront filmés et enregistrés pour l’Histoire, seront retransmis simultanément dans une salle du palais des congrès Acropolis de Nice pour les parties civiles (on en comptait 865 fin août dont 39 de nationalité étrangère) qui ne peuvent pas faire le déplacement dans la capitale.

L’auteur des faits, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, sera le grand absent. Le soir du 14 juillet 2016, il avait foncé au volant d’un camion de 19 tonnes dans la foule réunie pour assister à un feu d’artifice sur la promenade des Anglais de Nice. Il y a été tué par la police après avoir tiré sur les forces de l’ordre.

Quant aux enfants, nombreux ce soir-là pour assister au feu d’artifice de la fête nationale, ils pourront témoigner "car ils sont aussi victimes", a rappelé sur BFMTV Hager Ben Aouissi, fondatrice de l’association "Une voie des enfants". "On est dans un attentat de masse où un grand nombre d’enfants ont été blessés et subissent des séquelles au quotidien", a-t-il insisté. Elle a elle-même été blessée dans l’attentat.

La justice a dû adapter son dispositif pour permettre aux enfants de témoigner, alors qu’ils auront déjà fait leur rentrée : "Les enfants pourront témoigner d’une salle de retransmission du tribunal judiciaire de Nice", a expliqué la responsable associative.

"Je tenais absolument à ce qu’on puisse leur faire voir un lieu de justice et cette salle, a-t-elle expliqué. C’était important pour nous que la justice s’adapte à ces enfants qui, eux, vivent à Nice pour la grande majorité et s’adapte aussi à leur temps", souligne Hager Ben Aouissi.

Comme souvent dans ces affaires, le moment du procès est autant attendu qu’il est redouté. "C’est un vecteur de réactivation du stress post-traumatique, de l’angoisse", Selon Hager Ben Aouissi. "C’est une période compliquée avec cet été l’anniversaire du 14 juillet". Certains enfants souffrent toujours de troubles, six ans après les faits : "Des troubles de l’attention, une hyper vigilance, des problèmes de sommeil".

En l’absence de l’assaillant, les magistrats de la cour d’assises spéciale, présidée par Laurent Raviot, devront examiner la responsabilité de sept hommes et une femme, membres de son entourage ou intermédiaires impliqués dans le trafic d’armes qui lui étaient destinées.

Trois accusés - Ramzi Kevin Arefa, Chokri Chafroud, Artan Henaj - sont en détention dont un (Artan Henaj) dans le cadre d’une autre affaire. Quatre autres - Maksim Celaj, Endri Elezi, Mohamed Ghraieb et Enkeledja Zace - placés sous contrôle judiciaire, comparaîtront libres.

Le huitième, Brahim Tritrou, sera jugé en son absence après avoir rompu son contrôle judiciaire. Selon son avocate, cet accusé se trouverait actuellement détenu en Tunisie. Un mandat d’arrêt a été émis à son encontre par la justice française.

Trois accusés (Ramzi Kevin Arefa, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb) sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste. Ils encourent de 20 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité pour le seul de ces trois accusés (Ramzi Kevin Arefa) en état de récidive légale.

Les cinq autres accusés sont poursuivis pour association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes et encourent de cinq à dix ans d’emprisonnement.

Crédit photos : Article par Orange avec Media Services 31/08/2022

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