Tunisie : reprise du procès de l’attentat du Bardo

Une nouvelle audience du procès de l’attentat ayant fait 22 morts en 2015 dans le musée du Bardo, à Tunis, a été ouverte vendredi, donnant pour la première fois la parole aux avocats des victimes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Vingt-cinq personnes -22 en détention provisoire et trois en liberté- sont poursuivies dans le procès de cette attaque, durant laquelle 21 touristes et un agent de sécurité tunisien avaient été tués le 18 mars 2015.

Les deux assaillants -abattus par les forces de sécurité- avaient également blessé 43 personnes lors de cet attentat, le premier en Tunisie à être revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Lors de cette septième audience, les avocats des victimes ont pris la parole pour la première fois depuis l’ouverture du procès mi-2017, a constaté l’AFP.

"Les victimes françaises aimeraient bien que le moratoire soit appliqué. C’est à dire que cette peine de mort, si jamais elle est prononcée, soit commuée en prison à perpétuité", a déclaré leur avocate, Géraldine Berger, au juge.

Les accusés sont jugés en vertu d’une loi antiterroriste adoptée à l’été 2015. Ils sont passibles de la peine capitale mais cette sentence fait l’objet d’un moratoire depuis 1991 en Tunisie.

Aucun proche des victimes n’a assisté à cette audience "parce que leur vie est basculée par des flash-back douloureux", a ajouté Me Berger, précisant qu’ils porteraient "les stigmates de cet attentat à vie".

Dix-neuf accusés devant la justice

Une nouvelle audience aura lieu le 8 février, a indiqué à l’AFP le porte-parole du tribunal de Tunis, Sofiène Sliti, également porte-parole du pôle antiterroriste.

Lors de la précédente audience, le 25 janvier, 19 accusés avaient comparu, dont le frère et des amis de Chamseddine Sandi, considéré comme l’un des principaux organisateurs de l’attentat.

Le président de la cour était revenu sur le raid meurtrier mené par deux assaillants armés de kalachnikovs qui avaient tué des touristes dans des bus garés devant le Bardo, principal musée tunisien. Ils avaient ensuite écumé les couloirs, abattant au gré des salles des touristes.

Parmi les 22 victimes se trouvent notamment quatre Français, quatre Italiens, trois Japonaises et deux Espagnols.

Après sa révolution en 2011, la Tunisie a fait face à l’essor d’une mouvance jihadiste armée qui a ébranlé l’industrie touristique et s’en est également pris aux forces de sécurité. Des dizaines de policiers et de soldats ont été tués.

Même si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, le pays est sous état d’urgence depuis 2015.

Source : Paris Match
Auteur : La Rédaction
Date : 01/02/2019

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