JUSTICE I Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : la Cour a rendu son verdict

Ce vendredi 23 février, après cinq semaines de procès, la Cour d’appel spécialement composée de Paris rendait sa décision dans le dossier de l’attentat de Trèbes et Carcassonne.

Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim avait blessé grièvement un jeune homme en lui tirant une balle dans la tête et abattu un viticulteur à la retraite, Jean Mazières, à proximité d’un parking de la cité médiévale de Carcassonne. Il avait ensuite continué son périple meurtrier vers la caserne militaire où il avait pris pour cible un groupe de quatre CRS qui rentraient de leur footing. L’un d’entre eux avait été grièvement blessé.

Puis il avait repris son parcours pour se rendre dans le village voisin de Trèbes. Après avoir pénétré dans le Super U, il avait assassiné Christian Mevdes et Hervé Sosna, un employé et un client du supermarché. Il avait fini par se retrancher dans la salle des coffres du magasin, et avait pris en otage une hôtesse de caisse qui s’était réfugiée dans la pièce. Peu de temps après le début de l’attaque, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame ainsi que le PSIG étaient arrivés sur place. Arnaud Beltrame se substituera volontairement à l’otage séquestré par Radaouane Lakdim. Ce dernier blessera grièvement le militaire, avant que le GIGN ne donne finalement l’assaut afin de neutraliser le terroriste. Il sera abattu et le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame décédera dans la nuit des suites de ses blessures.

Quatre personnes perdront la vie lors de cet attentat et quinze autres seront blessées.

Depuis le 22 janvier 2024, sept personnes étaient renvoyées devant la Cour d’assises spécialement composée de Paris. Cinq d’entre elles étaient poursuivies pour association de malfaiteurs terroristes et deux autres pour non-dénonciation de crime terroriste. Elles encouraient des peines de six ans d’emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité.
Le Ministère public avait requis des peines allant jusqu’à onze ans d’emprisonnement.

Ce vendredi, la Cour a rendu sa décision. La qualification d’association de malfaiteurs terroristes n’a finalement pas été retenue à l’encontre de quatre des cinq accusés poursuivis pour ces faits. Seule l’ancienne compagne de Redouane Lakdim a vu cette qualification maintenue à son encontre. La jeune femme a été condamnée à cinq ans d’emprisonnement dont deux avec sursis. Ayant déjà effectué sa peine lors de sa détention provisoire, elle est ressortie libre.
Les autres accusés ont quant à eux écopés de peines allant d’une à quatre années d’emprisonnement.

À l’annonce du verdict, les victimes et leurs proches ont quitté la salle sous le choc et dans l’incompréhension. Elles espèrent désormais que le parquet national antiterroriste fera appel de la décision.

La FENVAC, partie civile dans ce dossier et représentée par le cabinet De Montbrial, s’est tenue aux côtés des victimes et de leurs proches durant les cinq semaines d’audience. Elle continuera de les soutenir face à cette décision qui n’a pas su apaiser leur traumatisme et leur peine.

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes