Justice. L’enregistrement audiovisuel des débats, dès le 23 février, a été annoncé par le premier président de la cour d’appel. Une décision exceptionnelle déjà contestée par Total.
AZF le film. Pour la première fois en France, un procès devant le tribunal correctionnel sera intégralement filmé. Cette décision à caractère exceptionnelle a été annoncée jeudi, lors de l’audience solennelle de rentrée de la cour d’appel, par son premier président Jacques Nunez.
Le procès de la catastrophe de l’usine à AZF qui a fait 30 morts et des milliers de blessés le 21 septembre 2001 doit s’ouvrir le 23 février salle Jean-Mermoz, à Toulouse. Après Barbie, Touvier et Papon jugés aux assises sous les caméras de l’institut national audiovisuel (INA) pour crime contre l’humanité, l’intégralité du procès AZF sera également filmée pour l’histoire et la postérité. Les images rejoindront les archives historiques de la justice. Durant vingt ans, selon la loi, la consultation de ces enregistrements ne sera possible que sur autorisation.
une victoire
Une décision qui sonne déjà comme une victoire pour Frédéric Arrou, le président de l’association des sinistrés du 21 septembre, à l’origine de cette initiative. « Tout le monde a intérêt que le procès soit exemplaire et que la justice sorte de son confinement pour qu’il reste des traces de cette catastrophe. » Une demande officielle a été adressée en septembre dernier, dans ce sens, par l’avocate de l’association, Me Casero qui y voit une occasion unique et « intéressante pour l’histoire de l’industrie et de la science. »
Des caméras pour ne pas perdre une miette de la plus grande catastrophe industrielle de l’ère moderne. Une aubaine pour Gérard Ratier. « Les images permettront peut-être de mettre en lumière certains points du dossier restés obscurs dans cette affaire comme le non-lieu prononcé sur l’entrave à l’enquête », estime le président de l’association de familles endeuillées.
Total, par la voix de son représentant, Me Soulez-Larrivière, s’est toujours prononcé contre l’enregistrement des débats. « C’est inacceptable par rapport à la loi puisque jusqu’ici seuls les criminels de guerre ont été filmés. Cette décision doit d’abord faire l’objet d’un débat au Parlement. » La défense n’exclut pas de déposer un recours, une fois l’annonce notifiée aux parties. L’INA devrait être chargé de l’organisation matérielle de l’enregistrement audiovisuel du procès dont la durée est prévue sur quatre mois
Source : La Dépêche du Midi